Ultradroite : ce que l’on sait des deux militants placés en garde à vue mardi 16 novembre
Les militants appelaient à des actions violentes via une messageries cryptées Telegram. Ils sont en garde à vue, visés par une enquête par le parquet national antiterroriste pour "association de malfaiteurs terroriste".
Deux militants d'ultradroite, accusés d'avoir appelé à des actions violentes sur l'application de messagerie cryptée Telegram et d'avoir tenu des propos racistes et antisémites, ont été interpellés et placés en garde à vue mardi 16 novembre. Ils sont visés par une enquête du parquet national antiterroriste pour "association de malfaiteurs terroriste". Comme dans toutes les gardes à vue dans le cadre d'une enquête antiterroriste, les leurs peuvent durer 96 heures.
L'enquête
Ces deux individus ont été interpellés mardi 16 novembre dans le cadre de la mouvance d'ultradroite par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et visées par une enquête du parquet antiterroriste, a appris franceinfo mercredi 17 novembre de source judiciaire. Ils sont visés par une enquête pour "association de malfaiteurs terroriste" et "provocation directe par un moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme".
Selon une source proche du dossier, ces deux militants échangeaient pour effectuer des "achats d'armes". De nombreuses armes et munitions ont été retrouvées lors de perquisitions chez l'un d'entre eux, dont des armes de chasse.
Les gardes à vue, qui ont débuté mardi 16 novembre, et qui pourront durer jusqu'à 96 heures comme dans toutes les enquêtes antiterrosistes. Elles devront permettre de déterminer dans quel but ces armes ont été acquises et stockées.
Actuellement, sept procédures concernant l'ultradroite sont en cours au parquet national antiterroriste, des enquêtes préliminaires et des informations judiciaires.
Leurs profils
Le premier des deux militants est un homme de 46 ans, employé municipal de la mairie de Montauban (Tarn-et-Garonne). Des armes ont été retrouvées à son domicile lors de son interpellation.
Le deuxième militant est un homme de 60 ans, interpellé en Gironde, déjà connu de la justice. En 2006, il avait été condamné à 14 ans de réclusion criminelle pour meurtre.
Selon une source proche du dossier, ces deux hommes sont considérés comme des "suprémacistes blancs" et appartiennent à la "tendance accélérationniste", c'est-à-dire qu'ils sont convaincus qu'une "guerre raciale" va éclater et qu'il faut la provoquer. Selon Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l'extrême droite européenne, invité jeudi 18 novembre sur franceinfo, "l'accélérationnisme est une notion qui est apparue chez les nationalistes blancs américains", avec cette idée que "si les Blancs ne frappent pas le premier, la guerre raciale va les balayer totalement."
Ce qu'ils diffusaient sur Telegram
Jeudi 18 novembre, franceinfo a pu prendre connaissance de la boucle Telegram de l'un d'entre eux, un employé de 46 ans de la mairie de Montauban (Tarn-et-Garonne). Des armes ont été retrouvées chez lui. Sur cette boucle Telegram celui-ci faisait l'apologie de la violence et des thèses survivalistes.
Parmi les documents partagés sur sa boucle Telegram, un "manuel du tireur d'élite", un récapitulatif des "fondamentaux de Mein Kampf", un "manuel du militant accélérationniste, écrit par et pour des hommes d'action", des manuels de "survie en plein chaos", "combat en zone urbaine" ou encore pour "devenir un citoyen-soldat". Ces documents étaient partagés à, au moins, plusieurs dizaines d'abonnés, accompagnés de nombreux propos racistes et antisémites.