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Arts et People

TEMOIGNAGE. "Valentine, ma fille trisomique, a donné du sens à ma vie"

Vanessa Arcos n'aurait jamais imaginé avoir un enfant handicapé. Mais quand Valentine, porteuse de la trisomie 21, a pointé son nez il y a onze ans, un monde nouveau s'est ouvert à elle. L'examen ne devait être qu'une formalité lors de sa grossesse. "Quand j'ai passé le test de dépistage de la trisomie 21, on m'a dit que j'avais une chance sur 666 de donner naissance à un enfant trisomique. Et pourtant, cela m'est arrivé", explique Vanessa Arcos, 44 ans. Dans l'imaginaire collectif, 666 est un chiffre maudit. Or c'est un véritable bonheur que vont connaître la jeune femme et son mari, déjà parents d'un petit garçon de 4 ans, quand Valentine voit le jour il y a onze ans. Pourtant, quand le pédiatre leur annonce que leur fille est porteuse de la trisomie, le sol s'est dérobé sous leurs pieds. "Nous avons vécu un tsunami émotionnel. Au début, nous avons mis en doute la parole du médecin, puis nous avons fait le deuil. J'en voulais à la terre entière. Je me demandais pourquoi moi ? Ensuite est venue l'acceptation", se souvient Vanessa. A la naissance, elle réalise très vite que sa fille est comme les autres. "Elle réagissait et interagissait comme n'importe quel bébé." "Petite fille, elle était très volontaire. Comme si elle avait compris les défis qui l'attendaient" Contrairement à d'autres enfants porteurs de la trisomie 21, Valentine est en pleine santé et n'a pas de pathologies cardiaques ou viscérales en plus de sa différence. "Valentine a grandi normalement. Elle a toujours été un peu en retard au niveau psychomoteur, mais elle a marché à 22 mois et elle était propre juste avant d'entrer en maternelle. Certes, elle était lente et il fallait adapter plein de choses, mais c'était une petite fille heureuse, pleine d'amour et surtout très volontaire. C'est comme si elle avait compris très tôt les défis qu'elle allait devoir relever", confie Vanessa qui a renoncé à son emploi de chargée de recrutement quand sa fille est née et qui est désormais autrice. Aujourd'hui, Valentine a 11 ans. Elle est en CM2 dans une école publique où elle est accompagnée par une assistante de vie scolaire. "Elle sait lire et compter un petit peu, et c'est déjà pas mal. Elle ne fait pas tout ce que les enfants de CM2 font mais, ce qui compte, c'est qu'elle soit avec eux. Elle adore aller à l'école et a le même groupe d'amis depuis la maternelle." L'année prochaine, la préadolescente ira au collège dans une ULIS (Unité localisée pour l'inclusion scolaire) au sein du même groupe scolaire que son grand frère. "Valentine nous a ouvert à des horizons extraordinaires en termes d'humanisme" Si elle ne fait pas de projet d'avenir, Valentine a appris beaucoup de choses à ses parents, et à sa mère en particulier qui a consacré un livre, 1 chance sur 666 (éd. Terre en ciel, en vente sur highcoaches.com/coaches/vanessa-arcos), à cette belle rencontre. "Valentine nous a ouvert à des horizons extraordinaires en termes d'humanisme. Nous avons compris que, malgré sa lenteur, c'est elle qui maîtrisait le temps et pas nous. Valentine nous a aussi enseigné la patience. J'ai découvert vraiment qui était l'autre dans ses yeux", explique Vanessa, qui en a tiré une conclusion tout simple mais si profonde : "Loin d'être des tares, les différences sont une richesse." Loading widget Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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