TÉMOIGNAGE. "Mon petit copain m'a fait croire qu'il était mort pendant un an, j'ai découvert la vérité à Noël"
Ce jeudi 12 novembre, Faustine Bollaert consacrait son nouveau numéro de Ça commence aujourd'hui aux "coups de théâtre imaginables pour Noël". Louna, 23 ans, est venue raconter comment elle a cru pendant un an que son petit copain était décédé, jusqu'à apprendre le pot aux roses le jour de Noël.
Toutes les nuits de Noël ne sont pas belles... Et ça, Louna en sait quelque chose. Ce jeudi 12 décembre, cette jeune fille de 23 ans est venue témoigner sur le plateau de Ça commence aujourd'hui pour raconter comment son petit ami lui a fait croire qu'il était décédé avant de lui dire la vérité le jour de Noël. Tout commence au lycée. Alors âgée de 16 ans, Louna fait la rencontre d'un jeune homme dont elle tombe éperduement amoureuse. "Je l'ai rencontré quand j'étais adolescente, raconte-t-elle, les yeux brillants, sur le plateau de Faustine Bollaert. Ça a été le coup de foudre, Je suis tombée amoureuse à la première seconde où je l'ai vu. C'était une évidence. (...) Et c'était réciproque, complètement. On se l'est dit tout de suite, c'était vraiment fort."
Malheureusement, Louna ne tarde pas à découvrir le côté sombre de son petit-ami, accro aux drogues dures. "C'était quelqu'un de très torturé, il avait été ballotté de famile d'accueil en famille d'accueil, il avait de gros soucis psychiatriques, il mentait pas mal, et ça m'a un peu effrayée", admet la jeune femme. Apeurée, Louna finit par rompre. Elle garde néanmoins contact avec son ex, jusqu'à ce que le couple ne finisse par renouer. Fous amoureux, Louna et son premier amour décident de se redonner une chance. Mais là encore, tout explose. "Il commence à y avoir du mensonge, il me dit qu'il ne se drogue pas alors que j'ai des échos que oui, c'est une relation qui devient très violente, très toxique. C'est déjà arrivé qu'il me frappe. Après, je ne vais pas faire la victime parce que moi aussi. C'était une relation très violente, jusqu'à ce que ça devienne invivable. (...) Il me dit que je le rends fou, on est beaucoup dans la manipulation : 'Regarde ce que tu me fais, je ne serais jamais comme toi'."
"On me dit : 'Si tu le cherches, il est mort dans le caniveau en pleurant ton prénom'"
Une fois de plus, le couple se sépare. Louna, atteinte du syndrome du sauveur, prend régulièrement des nouvelles de son ex. Mais un jour, ce dernier disparaît de la surface de la terre. "J'appelle son propriétaire, je lui demande d'aller voir dans son appartement parce que j'ai peur qu'il soit mort dans l'appartement, raconte-t-elle. Quand j'arrive, le premier constat que je fais, c'est qu'il y a toutes ses affaires. Mais en cherchant, je me rends compte qu'il manque les trucs qui m'appartiennent moi. Je suis super étonnée, il y a son passeport, je ne comprends pas. Il a l'air d'être parti à la hâte. La nourriture sur la plaque, on dirait qu'il s'est évaporé."
Quelques semaines plus tard, c'est la douche froide. L'une des connaissances de Louna lui annonce que son ex-petit ami est mort d'une overdose. "Un jour, quelqu'un m'appelle et me dit 'C'est toi Louna ? Si tu le cherches, il est mort dans le caniveau en pleurant ton prénom'. (...) J'étais dans la rue, je dis 'Pardon ?' et ça me raccroche au nez. (...)" La vérité paraît inconcevable. Pourtant, depuis le Maroc, la mère de son ex-petit ami lui confirme ce qu'elle a appris. Quelques semaines après ça, j'ai sa mère au téléphone, elle me dit 'Écoute Louna, il a fait une overdose, je rappatrie son corps, il sera enterré en Italie dans quelques jours'. Là, c'est horrible. (...) Je demande à aller aux obsèques et elle me dit que ce sera en tout petit comité, qu'elle ne veut pas, que c'est trop compliqué."
Commence alors le difficile travail de deuil. Pendant des mois, Louna affronte l'inconcevable, dévastée non seulement par la perte, mais également la culpabilité de ne pas avoir su sauver celui qu'elle aimait. "Je ne sors plus de chez moi, je perds beaucoup de poids. (...) Je portais ses vêtements, je regardais les photos... (...) J'avais du mal à dormir, j'avais du mal à m'alimenter, j'avais envie de me détruire." Autour d'elle, certains proches ont du mal à croire au décès de son petit ami...
"C'est difficile pour les gens de comprendre que j'ai connu la mort alors que la personne est en vie"
À juste titre. Dix mois plus tard, alors que Louna passe Noël dans sa famille, à Saint-Étienne, elle écrit un message à la mère de son ex. "Je lui dis tout ce que j'avais besoin de lui dire. (...) Je lui dis 'À cause de vous, parce que vous n'avez pas fait ça, je suis au fond du trou et je vais avoir du mal à remonter, vous avez ça sur votre conscience.'" C'est alors qu'elle apprend la vérité. Son petit ami n'est jamais mort d'une overdose. Il le lui a fait croire pour la punir de leur rupture. "Avant que je finisse ma cigarette, ça répond dans un Français très clair : 'Écoute Louna, profite de ta famille, c'est les fêtes, on a reparle plus tard.' Et là, Là, je commence à percuter. Ça n'avait aucun sens. (...), raconte la jeune femme. Alors je demande 'Je parle à qui, là ?' et il répond 'Louna, je suis désolé, tu méritais pas ça'. Il dit qu'il est désolé, qu'il ne savait pas comment se confronter à moi après tout ce qu'il avait fait, qu'il avait honte, qu'il m'aimait. C'est les violons : 'Je suis un lâche, je suis une merde'."
Cet homme, Louna l'a revu une fois, "complètement par hasard", environ un an après la découverte du pot aux roses. Une rencontre bouleversante qu'elle ne laisse toutefois plus la définir. Aujourd'hui âgée de 23 ans, la jeune tatoueuse a refait sa vie avec un autre. Et si elle raconte aujourd'hui son histoire, c'est pour faire comprendre que les mensonges font autant de mal que la vérité. "Ce qui est une souffrance, c'est que les gens délégitimisent complètement. C'est difficile pour les gens de comprendre que j'ai connu la mort alors que la personne est en vie. Ça a très peu de sens. J'ai l'impression qu'on m'enlève cette souffrance que j'ai vécue."