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Arts et People

TÉMOIGNAGE. “Notre chien a été tué par deux molosses.Mais ils sont rentrés chez eux après deux mois de fourrière !"

Le 3 mars dernier, Ralph, mon mari, est sorti avec Astro, notre Pinscher nain, en me lançant d'une voix joyeuse : « Tu viens ? » Mais j'étais occupé sur l'ordi. Sa sœur m'a appelé quelques minutes plus tard, parce qu'il était en ligne avec elle quand ils ont été attaqués… Elle criait : « Ils sont en train de se faire tuer par des chiens ! »” David sort de chez lui en trombe, croise les policiers municipaux, fonce sur ce qui ressemble à une scène de crime, avec sa mare de sang, à 150 m de chez eux. Les pompiers déjà alertés, posent dans ses bras Astro, très abîmé, tandis qu'ils conduisent Ralph, mordu à la main et au bras, vers l'hôpital le plus proche. “Notre fidèle compagnon depuis treize ans, dont on fêtait l'anniversaire le soir même, était mort quand je suis arrivé chez le vétérinaire”, souffle David, qui court malgré les larmes au chevet de son mari. “Une blessure qualifiée de « sale » à la main lui a valu une opération, trente jours d'incapacité totale de travail, une longue rééducation et un lourd traumatisme.” Bien entendu, les deux molosses, des croisés American staff terrier, ont été mis en fourrière. David et Ralph portent plainte, imaginant des suites, notamment la mise hors de danger du reste de la population. Mais rien ne va se passer comme prévu… Les chiens étaient sortis à l'insu de leur maître… En mai, Ralph appelle David : il croit avoir vu les molosses dans la cour de leur maître, à quelques pas du lieu du drame. Une erreur, se dit David. Mais non ! Les chiens sont bien rentrés, sans même qu'on les prévienne. Le vétérinaire de la fourrière les a jugés non dangereux et non catégorisés, au motif qu'ils ne collaient pas aux critères morphologiques des chiens d'attaque. “Catégorisé ou non, ils étaient sortis à l'insu de leur maître, qu'ils ont mordu quand il est intervenu, ce qui est grave, souligne David. J'ai cru aux regrets profonds du monsieur qui a voulu me parler au téléphone. Ses chiens ont simplement fait la preuve de leur dangerosité”, ajoute-t-il sans haine. “C'est comme s'il ne s'était rien passé”, regrette David David écrit alors au maire, au préfet, au procureur de la République, et n'obtient aucune réponse. “C'est comme s'il ne s'était rien passé, regrette David. Le 16 novembre, le tribunal a condamné le propriétaire à nous rembourser les frais de crémation du chien et les frais médicaux de Ralph. Aucune indemnité pour le traumatisme et le préjudice moral, à croire qu'Astro était un meuble, et que Ralph n'a rien vécu. ” Ce n'est pas la fin pour autant car le propriétaire, non assuré, est insolvable. Le tribunal devrait à nouveau statuer, sans doute pour renvoyer le couple vers le fonds d'indemnisation des victimes. “Le plus grave, explique David, c'est que ces chiens sont encore là. Depuis que nous avons adopté Théo, en juillet, un Pinsher comme Astro, mais qui ne le « remplace pas », nous n'osons plus sortir dans la rue. Au parc, on le porte dès qu'on voit un gros chien. Nous, on a appris la peur, mais les autres ?” Et le couple de se demander s'il est normal de devoir se méfier quand on promène son chien…

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