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TÉMOIGNAGE. Nicolas Hénin avait reçu 20 000 messages haineux en 48h en 2019 : cinq personnes jugées pour menaces contre l'ex-journaliste

En 2019, l'ancien journaliste avait signalé le compte du père d'une victime du Bataclan qui appelait à fusiller les jihadistes à leur retour en France sur le réseau social. Trois hommes et deux femmes ayant menacé Nicolas Hénin comparaissent mercredi devant le tribunal à Paris. Ce procès illustre la difficile lutte contre la haine en ligne. Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, sont jugées mercredi 20 avril à Paris pour menaces et harcèlement contre Nicolas Hénin, ex-journaliste et ancien otage de l'organisation État islamique en Syrie. Les faits remontent à 2019 quand Nicolas Hénin signale le compte Twitter du père d'une victime du Bataclan. Ce père appelait à "fusiller les jihadistes et leurs enfants à leur retour en France". Après ce signalement, Nicolas Hénin s'est retrouvé sous une vague de violence. Ce sont 20 000 messages haineux et menaçants qui ont été reçus en 48 heures. L'ex-otage Nicolas Hénin se souvient des notifications en rafales : "C'est déshumanisant, d'autant plus que beaucoup de ces messages faisaient référence à la presque année que j'avais passé dans les geôles de Daech à être torturé. Par exemple, ces messages regrettaient que Daech ne m'ait pas tué. C'était très organisé et surtout en termes de volume, c'était massif", confie-t-il à franceinfo. "Des loups dans la meute" Face à une telle "masse", les enquêteurs font un tri. Les policiers sélectionnent les messages les plus graves. Ils demandent les informations des comptes à Twitter. D'ailleurs, le réseau social ne répond pas dans un premier temps. Trois ans après, seules cinq personnes sont donc convoqués devant le tribunal. Une frustration pour Nicolas Hénin. "Pour moi, ce sont des loups dans la meute, déplore l'ancien journaliste. Ce sont des loups qui méritent d'être poursuivis mais ce ne sont pas eux qui ont déclenché. La mécanique du harcèlement, c'est quelques très gros comptes suivis par des meutes absolument toxiques." Avec son témoignage au procès, l'ancien journaliste espère déclencher une prise de conscience sur la gravité de la haine en ligne.

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