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Arts et People

TÉMOIGNAGE. La maison de leur vie se transforme en cauchemar sans fin

C'était un coup de cœur ! Parents d'un garçon, Vanessa et Erwann se voyaient déjà passer les fêtes au coin du feu dans cette bâtisse en pierres. Mais elle est devenue leur  cauchemar. Un peu d'isolation et la mise aux normes de l'électricité sont à prévoir. Les travaux indiqués pour pouvoir s'installer et vivre en famille dans cette maison n'avaient rien d'effrayant pour Erwann, électricien de métier. Quatre mois après avoir craqué pour cette longère située dans le Morbihan, en septembre 2020, le couple signe donc l'acte de vente et repart avec les clés de son petit paradis. Dès le week-end suivant, ils attaquent les premiers travaux... et vivent leurs premières déconvenues. Dans le séjour, ils abattent une cloison de placo et découvrent à l'intérieur des malfaçons électriques. La saison étant fraîche au cœur des terres bretonnes, la famille allume rapidement le poêle à bois... et manque de s'intoxiquer avec les vapeurs de la peinture non adaptée qui a été utilisée sur le conduit de cheminée. Et ce n'est pas tout. Dès la première averse, leur cuisine est inondée. La gouttière, évidemment censée déverser les eaux de pluie vers l'extérieur, est plantée à même le sol. "L'eau du toit arrivait directement dans la maison", explique Vanessa. "Carrelage posé sans colle, plancher pourri dissimulé sous des plaques, toiture juste posée prête à s'envoler..." "Mais jusque-là, c'était gérable. On a réparé et on avait encore de l'enthousiasme à rénover notre maison." Mais lorsque le couple dégage le pignon arrière du logis de l'imposante plante grimpante qui le recouvre, ils découvrent que le mur semble prêt à s'effondrer. Vanessa et Erwann se décident alors à contacter les anciens propriétaires. Ceux-ci leur concèdent un dédommagement de 4 000 €. Une goutte d'eau face au réel montant des réparations des multiples malfaçons qu'ils ne cessent de constater. "Carrelage posé sans colle, plancher pourri à l'étage dissimulé sous des plaques de bois, évacuation de la fosse septique en contre-pente, toiture juste posée, prête à s'envoler, etc., détaille Vanessa. Plus on désossait la maison, plus on découvrait de nouveaux vices cachés impossibles à détecter à la visite tant tout était camouflé !" Début décembre, comprenant qu'ils ne parviendront pas à emménager dans cette maison, le couple investit dans l'achat d'un mobil-home d'occasion. Un toit provisoire, espèrent-ils. Mais lorsque l'expert en bâtiment leur annonce que l'évaluation des travaux de rénovation s'élève à 130 000 €, c'est le coup de massue ! Pour améliorer l'isolation de leur mobil-home, ils ont dû installer... des bottes de paille ! Le couple engage un avocat et se retourne aussitôt contre les anciens propriétaires - qui ne souhaitent aucun contact, "ils ont même refusé l'assignation en main propre de l'huissier" -, mais également contre l'agence immobilière qui leur a proposé le bien. Le 2 septembre dernier, au tribunal de Rennes, le juge autorise la délivrance d'une expertise judiciaire, première étape de la procédure, mais elle est à la charge des requérants. "Une somme de 6 000 € que nous n'avons pas." En effet, leurs 20 000 € d'économies prévus pour les menus travaux d'origine ont été engloutis dans les premières réparations, le mobil-home, les frais de justice et d'avocat. Face à la pénurie et l'abattement du couple, la nièce de Vanessa, Marie, a créé une cagnotte en ligne, leetchi.com/c/soutien-a-une-famille-sans-maison, pour leur venir en aide. Pour l'instant, le montant n'est pas atteint et le quotidien de la famille est difficile. Le couple, leur petit garçon âgé de 3 ans et leur chatte vivent au fond du jardin dans le mobil-home. "C'est très mal isolé, le sol est gelé. Nous avons fait venir des bottes de paille pour les installer en dessous. Nous sommes à bout, nous avons mal dans tout le corps à cause des contrariétés, mais on se bat tous les jours pour trouver des solutions."

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