TÉMOIGNAGE. "J’ai perdu mes bras et mes jambes alors que j’avais juste la grippe"
Kristin Fox avait 38 ans lorsque sa vie a été bouleversée. Peu avant que la pandémie de coronavirus paralyse le monde, en mars 2020, cette Américaine a contracté la grippe. Maman de deux enfants, elle se sentait si mal qu'elle s'est rendue aux urgences. Sur place, les médecins lui ont diagnostiqué cette maladie et lui ont donné un médecin avant de la renvoyer chez elle. Mais le lendemain, son état s'est détérioré. "J'étais sur mon canapé et mon meilleur ami m'a envoyé un texto, raconte-t-elle à People. Elle m'a dit : 'Comment te sens-tu ? Et je lui avais répondu. J'ai dit : 'J'ai l'impression de mourir'. Et c'est le dernier texto qu'elle a reçu de moi." Deux heures plus tard, Kristin Fox a contacté une amie infirmière, qui est venue vérifier ses signes vitaux. "Elle est venue et elle a dit : 'On doit aller à l'hôpital'", s'est-elle souvenue.
"Je suis retourné au triage des urgences et je ne me souviens de rien après ça", raconte-t-elle. Elle était en train de faire une septicémie, "un dysfonctionnement d'organes potentiellement mortel" selon l'institut Pasteur. Tout de suite, les médecins l'ont plongée "dans un coma provoqué". "Je devenais déjà violette, assure Kristin Fox. Ils m'ont dit de me préparer à perdre un membre. Ils m'avaient mis sous [vapo]presseurs." Ce médicament provoque une augmentation de la pression sanguine. "Alors ils pensaient que j'allais perdre quelques orteils ou doigts, a-t-elle déclaré à People. Rien de comparable à ce que j'ai perdu." Le 27 mars 2020, les jambes de la jeune femme ont été amputées sous ses genoux.
"Mes enfants auraient pu pleurer ma mort"
L’état de ses bras s’est alors aggravé et le 6 avril, ils ont été amputés juste en dessous des coudes. Désormais sortie d'affaire, Kristin Fox reste optimiste. "Il n'y a rien qui va changer ça. Je ne récupérerai jamais mes bras et mes jambes. C'était donc un combat ou une fuite, instantanément, s'est-elle souvenue. C'est la chose ultime qui m'a aidé à traverser ça. J'ai réalisé dès le premier instant que ma vie a changé à jamais." Quelques semaines plus tard, elle a pu quitter l'hôpital et revoir son fils Landon et sa fille Laiken, alors âgés de 9 et 7 ans pour la première fois. Kristin Fox a ensuite suivi 12 semaines de physiothérapie, à raison de trois heures par jour, à l'Institut de réadaptation du centre médical de l'Université de Pittsburgh, en Pennsylvanie. "Je dois me battre parce que je dois être une maman pour mes enfants, a-t-elle conclu. Ils auraient pu pleurer ma mort. Ils ne l'ont pas fait. Je dois me battre dans cette thérapie chaque jour pour être la maman dont ils ont besoin."