TEMOIGNAGE. "J'ai été brûlée au toisième degré… Et j'ai fait ma thérapie grâce à TikTok !"
Depuis des mois, Lauryne, 18 ans, brûlée au troisième degré, partage sur TikTok son quotidien dans son centre de rééducation pour sensibiliser les jeunes sur les accidents domestiques.
"Si on m'avait dit, il y a huit mois quand je me suis réveillée du coma, que je passerais un jour à la télé ou que je serais interviewée dans Closer, je n'y aurais pas cru !", s'exclame Lauryne. Depuis le 14 mai, la jeune fille poste sur TikTok des vidéos de sa vie au centre de rééducation où elle est soignée après avoir été gravement brûlée au troisième degré. Elle y explique son accident, son combat et les soins qu'elle reçoit. Et ça cartonne.
Sa première vidéo était un saut dans l'inconnu. "J'ai été très touchée par tous les gentils messages que j'ai reçus. TikTok, ça touche beaucoup de personnes qui ne sont pas dans mon cercle d'amis. Nombreux sont ceux qui me posaient des questions, voulaient comprendre, alors j'ai continué à partager. Je montre mon appareillage autour du cou et les bandes que je porte tous les jours pour aider la peau à cicatriser et retrouver de la souplesse. J'y ai un peu trouvé ma thérapie." Car en novembre 2020, Lauryne a été victime d'un grave accident domestique.
A terre, la jeune femme se protège le visage de ses mains : "J'ai vu la mort arriver"
Un samedi midi, sa famille reçoit deux amies à déjeuner. Ces dernières apportent un appareil à fondue qui fonctionne avec de l'alcool à brûler. "Le plus terrible, c'est que j'étais contre, je trouvais cela dangereux, précise Valérie, la maman de Lauryne. Mais elles nous ont assuré qu'elles savaient l'utiliser. J'aurais dû m'écouter", regrette-t-elle. Ils sont cinq autour de la table, trois adultes et deux adolescentes, lorsque le drame survient. Une des invitées veut ajouter de l'alcool dans l'appareil déjà allumé. Alors qu'elle verse le liquide, un retour de flammes se produit. Dans un mouvement de panique, l'alcool qu'elle tenait à la main se déverse sur Lauryne, qui s'embrase immédiatement.
A terre, la jeune femme se protège le visage de ses mains. "J'ai vu la mort arriver", confie-t-elle. Son beau-père tente de stopper avec ses mains, puis avec une couverture, les flammes bleues qui la rongent. En vain. Heureusement, la famille possède un extincteur à poudre. On lui a dit : "Lauryne, retiens ta respiration" et on l'a aspergée avec l'extincteur. Sur les conseils du Samu qui était en route, nous lui avons retiré ses vêtements pour la placer sous la douche, car sa peau continuait de brûler de l'intérieur. A leur arrivée, ils ont été formidables. Quand vous voyez la médecin du Samu se tenir sous la douche avec votre enfant qui vient d'être brûlée... Nous ne remercierons jamais assez tous les soignants exceptionnels qui, depuis le début, s'occupent de Lauryne."
" L'ado insouciante que j'étais avant me manque, mais je suis fière de mon parcours "
Transférée en urgence à l'hôpital Edouard-Herriot à Lyon, la jeune fille de 17 ans est placée dans le coma, brûlée au troisième degré sur 28 % de son corps. "Le lendemain, le médecin nous a appelés pour nous dire que ma fille avait de 'la chance de ne pas être aveugle'. Là, nous avons compris qu'il allait falloir positiver et prendre toutes les bonnes nouvelles qui se présentaient", confie sa maman. Les organes vitaux de Lauryne sont préservés. Elle est opérée huit fois et les greffes prennent bien. A son réveil, elle réalise. "Pour moi, j'étais un monstre. Je me suis dit : 'Ma vie est finie.' Et puis, avec le temps, j'ai compris que non. Depuis, j'ai gagné beaucoup en maturité. Je tiens à sensibiliser les jeunes aussi pour leur dire de faire attention, qu'un accident arrive vite même à la maison. La vie peut basculer en une seconde".
"Je pense à tous les grands brûlés comme moi. Avant, j'étais l'adolescente insouciante qui menait une vie paisible, sans souci. Elle me manque, mais je suis fière de mon parcours, des batailles que j'ai remportées contre moi-même. J'ai plein de projets, je veux passer mon bac, continuer mes études, faire du commerce international, maîtriser l'anglais et l'espagnol, voyager. La vie continue et je me sens forte."
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