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Arts et People

TEMOIGNAGE. "J'ai cofondé un réseau de boutiques anti-gaspi aux antipodes de mon ancien métier"

Designer avec Philippe Starck durant 10 ans, Vincent Justin a laissé le luxe derrière lui. Aujourd'hui, il s'investit dans l'avenir de la planète en luttant contre le gaspillage alimentaire. A 49 ans, Vincent n'imaginait pas que sa toute nouvelle orientation professionnelle susciterait autant d'engouement. Et pourtant... Avec son associé, il a créé un réseau de boutique anti-gaspi très florissant. Le concept : racheter à petit prix des produits mal calibrés ou proches de la date de péremption à des producteurs locaux et à des grandes enseignes pour les revendre 30 % moins chers aux consommateurs. "Notre volonté est de valoriser les produits qui sont censés partir à la poubelle en les rachetant à un prix intéressant pour nos partenaires et nos clients", explique l'épicier engagé. En apparence simple, l'idée germe dans l'esprit de Vincent Justin lors de vacances aux îles Fidji durant l'été 2016. "Pendant deux mois, mon compagnon, nos deux ados et moi, nous nous sommes retrouvés sans wifi, sans pression, dans une nature sublime, mais altérée par la pollution. Nous avons donc pris le temps d'être ensemble pleinement, de discuter beaucoup, notamment des enjeux écologiques pour notre planète." "J'avais travaillé dans le luxe avec des technologies incroyables mais des clients détestables" "Je venais de vendre mon agence de design créée douze ans plus tôt, poursuit Vincent, je disposais de temps. J'avais adoré travailler dans ce domaine, particulièrement avec Philippe Starck pendant tant d'années sur des projets aussi fabuleux que l'hôtel Mama Shelter ou encore la création de 3 500 chambres pour un hôtel à Las Vegas. Des projets fous, avec des défis technologiques incroyables, mais aussi avec des clients détestables. Des gens blasés complètement déconnectés des enjeux de notre époque. Tout cela m'a fait prendre conscience de l'urgence de m'investir pour cette cause à notre retour à Paris." Il se rapproche alors de la société Phenix qui a développé une application anti-gaspillage. Il y rencontre Charles Lottman, son futur associé. Et tous les deux décident de créer un concept "beau, simple, et pas trop cher". "Personne ne voulait financer notre projet. Aujourd'hui, nous ouvrons une boutique par mois" Même si les débuts ont été difficiles, les magasins "Nous anti-gaspi" rencontrent aujourd'hui un véritable succès. "Personne ne voulait financer notre projet, alors c'est la participation de nos proches qui nous a permis d'ouvrir notre premier point de vente en banlieue rennaise. Et dès le premier soir, tout le stock avait été vendu. Nous ouvrons dorénavant une boutique par mois." Au détour des rayons de ces supermarchés responsables, on trouve des pommes de terre à 1 € le kilo, un saucisson de grande marque à 1,10 € ou encore de la farine à 90 centimes. Chaque mois, Vincent et Charles sauvent ainsi 35 tonnes d'aliments de la poubelle. Et le duo compte bien poursuivre sa quête d'un mode de consommation plus vertueux. "Nous réfléchissons à créer de beaux lieux de vie autour des mêmes valeurs. Par exemple, une galerie commerciale proposant des vêtements et de l'électroménager de seconde main. Ce serait aussi l'occasion de changer le regard de ceux qui ont encore des a priori", conclut Vincent qui fourmille de projets écoresponsables ! Loading widget Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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