TEMOIGNAGE. "J'ai adopté Chacha, un chameau-dromadaire retraité malgré les doutes de mon mari"
Depuis quatre ans, dans le jardin normand de Fleur-Angélique règne... un dromadaire !
Le vrai métier de Fleur-Angélique, c'est l'élevage d'ânes miniatures, mais on lui parle surtout de l'intrus : son dromadaire! "Souvent, je vois les voitures ralentir devant chez moi, les têtes se tourner et, parfois, quelqu'un venir enquêter sur son bien-être : 'Dites-moi, il n'a pas froid, en Normandie, ce dromadaire ?' ou 'C'est bien légal ?' J'explique d'abord que Chacha est un chameau-dromadaire, né d'un mariage mixte, puis que je l'ai adopté légalement pour lui offrir une retraite heureuse !" Chacha, 20 ans, est un retraité du cirque, et Fleur-Angélique, 34 ans, a succombé au coup de cœur pour 3 500 €, sans regrets.
"Je m'en félicite tous les jours quand je regarde par la fenêtre le matin, me disant à moi-même : 'Incroyable, un dromadaire dans mon jardin !'" Le climat du pays d'Auge est plus clément que celui de l'Afrique, 40 °C, ou de l'Asie, - 40 °C, d'où il vient. "Il n'y a qu'une chose qu'il pourrait ne pas aimer, c'est la pluie continue, souligne Fleur, devenue experte grâce aux conseils d'une spécialiste internationale de la race. Mais sa fourrure de 12 cm d'épaisseur vaut une bonne pelisse."
Chacha ne supporte pas d'être enfermé. Il sait même ouvrir les portes s'il le faut
De toute façon, quand on enferme Chacha l'hiver, il casse tout dans son hangar. "En plus, c'est un animal hyperintelligent, il sait même ouvrir les portes !", ajoute fièrement sa maîtresse. Le plus dubitatif, quand Fleur a adopté Chacha, était Alexandre, son mari, qui ne s'attendait pas, en la rencontrant à Paris alors qu'elle travaillait dans une jardinerie, à ce qu'elle réclame de la nature à plein temps, puis un ânon miniature, puis deux, jusqu'à bientôt dix !
"Je ne travaillais pas. Lui est dans le commerce, mais ne souhaitait pas se tuer au travail pour avoir une ménagerie !" C'est comme ça que Fleur-Angélique a eu l'idée de se lancer dans l'élevage de cette race d'ânes rare et select (elevage-anesminiatures.com), afin que les ventes des animaux compensent les dépenses. C'est devenu... presque vrai ! "Encore un effort et je dégagerai un Smic en échange de mes journées de travail archi remplies sans RTT !", s'amuse-t-elle.
Amadoué, le mari de Fleur rêve d'adopter une autruche...
Petite, elle avait déjà réussi son coup en imposant à ses parents un élevage de cochons d'Inde grâce à une combine : en échange des derniers-nés, la jardinerie du coin lui offrait la nourriture ! Preuve qu'Alexandre se laisse amadouer : il rêve d'une autruche. Seulement, pour que ce soit fait légalement, il faut un certificat de capacité, et "ça ferait trop. On a aussi deux chiens, deux juments curly hypoallergéniques, et le roi de la jungle, notre fils de 2 ans".
Lui, Raphaël, brosse et nourrit déjà les bêtes, mais il ne faut pas lui parler d'aller à la crèche. Il ne tient pas davantage enfermé que Chacha dans son hangar. Chacha, une "grosse peluche" de 800 kg, tout de même, réputé pas commode, mais qui "se couche par terre quand il me voit arriver pour que je lui gratte le ventre et les cuisses", sourit Fleur-Angélique, complètement... domptée !
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