TEMOIGNAGE. "J'ai accouché d'un autre homme que mon mari et ce n'est pas par infidélité"
En voulant faire un test ADN pour s'amuser, l'époux de Donna a découvert qu'il n'était pas le père de son fils cadet. La raison ? Une erreur dans le parcours de PMA du couple.
Un test ADN (interdit en France) n'est jamais anodin. Loin d'en mesurer les conséquences, Donna et Vanner Johnson, parents de deux garçons, ont décidé d'acheter un kit sur Internet pour "s'amuser" et découvrir les origines de leur famille. Mais l'amusement sera de courte durée. Un mois plus tard, les résultats révèlent que Vanner, commercial de 46 ans, n'est pas le père biologique de son second fils, alors âgé de 12 ans. Le couple est sous le choc.
"Quand j'ai lu : 'Mère, Donna Johnson et père, inconnu', j'ai pensé : 'Qu'est-ce que ça veut dire père inconnu ? Je suis son père !'", se souvient Vanner. Dans le compte-rendu, les deux enfants sont néanmoins inscrits comme demi-frères. Les mauvaises langues pourraient insinuer que Donna a été infidèle. La réalité est beaucoup plus inattendue. En 2007, les Johnson ont souhaité avoir un deuxième enfant mais, confrontés à des problèmes de fertilité, ils ont eu recours à la fécondation in vitro (FIV). Et l'ovocyte de Donna n'aurait pas été fécondé avec le spermatozoïde de Vanner.
Après la nouvelle, les Johnson ont cherché l'identité du père biologique
"On sait que c'est une possibilité, mais c'est tellement rare, confie la mère de famille de 45 ans. Nous sommes passés par une multitude d'émotions. Nous devions séparer l'amour immuable que nous portons à notre fils du problème auquel nous étions confrontés." Au bout d'un an, ils décident d'en parler à leur garçon. "Je l'ai emmené faire un tour en voiture pour aller manger une glace. Je voulais m'assurer que son attention était uniquement centrée sur notre conversation", explique Vanner dont le fils a accueilli la nouvelle sans drame.
Son père, c'est Vanner, ils s'aiment, et c'est tout ce qui compte. Les Johnson cherchent alors l'identité du père biologique de leur enfant. C'est avec un autre test ADN, qui permet aux personnes inscrites de retracer leur arbre généalogique, que l'ADN de leur fils matche avec un certain Devin McNeil dans le Colorado, son père biologique. Vanner ose le contacter.
"Il semble que vous soyez le père biologique de mon fils"
"Je lui ai dit : 'Si je ne me trompe, vous êtes Devin McNeil, votre femme s'appelle Kelly, et vous avez eu recours à une FIV il y a plusieurs années.' Il a acquiescé, alors j'ai renchéri : 'Eh bien, ce que j'ai à vous dire va vous surprendre. Il semble que vous êtes le père biologique de mon fils'", relate Vanner. Après le choc et une fois les doutes envolés, les McNeil ont annoncé à leurs enfants qu'ils avaient un demi-frère. Les deux familles se sont même rencontrées dans un parc de l'Utah.
"En voyant nos enfants jouer ensemble au parc, nous avons compris qu'ils avaient transformé cette situation complexe, qui n'aurait jamais dû arriver, en quelque chose de bien." Les deux familles vont déposer deux poursuites distinctes contre le Centre de médecine de la reproduction de l'université de l'Utah où a eu lieu l'erreur. Souvent, Vanner et Donna regrettent d'avoir fait ce premier test ADN, avant de conclure : "Que ce soit maintenant ou dans vingt ans, ça se serait su. C'est inévitable."
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