TÉMOIGNAGE. Agression au couteau à Nice : Une paroissienne a "pris un chandelier et lui a foncé dessus", raconte le curé doyen de l'église
Agression au couteau à Nice : Une paroissienne a "pris un chandelier et lui a foncé dessus", raconte le curé doyen de l'église
Selon Gil Florini, "la discussion s'est engagée et à un moment il a sorti un couteau et a voulu donner des coups de couteau au père Krzysztof". Le suspect a été interpellé sans difficulté par la police nationale et la police municipale.
Avant l'arrivée des forces de l'ordre, le suspect d'une agression au couteau dans l'église Saint-Pierre d'Arène à Nice, dimanche 24 avril 2022 au matin, a été interpellé sans difficulté par la police nationale et la police municipale, selon une source policière de France Télévisions. Il a toutefois d'abord été stoppé par des paroissiens, raconte le curé doyen de l'édifice, Gil Florini, au micro de France Bleu Azur. L'un d'eux s'est servi d'un chandelier.
"Ce matin, pendant la préparation de la messe, un jeune paroissien plutôt connu par le père Krzysztof est venu. La discussion s'est engagée et à un moment il a sorti un couteau et a voulu donner des coups de couteau au père Krzysztof", raconte-t-il.
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"Sœur Marie-Claude s'est opposée et ils ont reçu des coups de couteau tous les deux", continue-t-il. Aussitôt, "des paroissiens lui ont sauté dessus. Une paroissienne a "pris un chandelier et lui a foncé dessus avec, comme quoi ça sert à tout, les œuvres de l'église", confie-t-il dans un sourire. D'autres paroissiens ont appelé la police qui est intervenue immédiatement et a interpellé le suspect sans difficulté.
"Il voulait tuer Emmanuel Macron"
Selon le ministère de l'Intérieur, le suspect "a spontanément déclaré aux effectifs de police qu'il était de confession juive et qu'en ce jour d'élections, il voulait tuer Emmanuel Macron". "Le président de la République n'étant pas dans la sacristie", il s'en est pris au prêtre, poursuit le curé.
Gil Florini a pu joindre la religieuse blessée. Elle a une coupure sur la main, qui "va nécessiter quelques points mais sa vie n'est pas en danger". Le père Christophe, lui, "a reçu plusieurs coups de couteau dont un à la cuisse, un au mollet et un au thorax. Ils vont mettre des points."
Les enquêteurs, chargés d'une enquête pour "tentative d'homicide volontaire" et "violences avec arme", s'orientent vers la piste d'un déséquilibré. Le suspect est inconnu de la justice et des renseignements, mais il a été plusieurs fois hospitalisé dans des services psychiatriques, notamment à l'Hôpital Sainte-Marie à Nice. Le ministère de l'Intérieur pense qu'il est potentiellement bipolaire. Le curé ne met pas de mot sur sa maladie mentale, mais parle d'un homme parfois "malade" avec des humeurs changeantes. "Le caractère terroriste est a priori écarté", assure une source policière à franceinfo.
"Personne ne menace jamais notre église", martèle le curé doyen. Il dit ne pas souhaiter de protection policière supplémentaire : "Il faut que l'église soit le lieu où l'on puisse entrer et sortir comme on veut, avec les risques qui vont avec. C'est très très important. En théologie, c'est important, mais c'est important aussi dans la tête des gens. On ne rentre pas en prison quand on rentre à l'église."
L'église Saint-Pierre d'Arène est fermée ce dimanche après-midi pour que les enquêteurs puissent faire leur travail, mais Gil Florini veut la rouvrir dès le lendemain, ce lundi. "Je comprends que les services de sécurité fassent leur travail, je n'ai rien contre, c'est très bien, mais je crois que, dans le monde actuel, c'est très important d'être aussi apaisé, parce que si on commence à avoir peur, à faire peur aux autres et à dire que la peur est gagnante, on ne s'en sort jamais."