TEMOIGNAGE. "A 65 ans, j'ai testé les rencontres en ligne… Je n'ai pas été déçue !"
Célibataire après de longues années de mariage, Guyslaine, 77 ans, s'est lancée dans les rencontres virtuelles. Des paumés, des obsédés, des esseulés, mais aussi quelques hommes inspirés, elle raconte tout !
Après un mariage de vingt ans, la naissance de deux grandes filles, une histoire de treize années, suivie de quatre ans de solitude, Guyslaine s'est lancée sur les sites de rencontres. "Ce qui m'a décidée à m'inscrire, c'est une amie qui avait trouvé l'amour par Internet. Alors que, selon mes a priori de l'époque, elle n'avait pas du tout le profil. Et, moi, je suis terriblement curieuse...", s'amuse Guyslaine. En bonne retraitée de l'enseignement, elle procède avec méthode.
"J'éliminais les 'Il faut se rencontrer tout de suite', car l'écrit permet d'effectuer un premier tri : l'expression, les centres d'intérêt, l'orthographe." Elle ne fait pas de la rencontre réelle une obligation et cerne vite le profil "client". "Tous ont envie de coucher, ne rêvons pas. Moi, j'étais là avant tout pour égayer mon quotidien, lire leurs messages, leur écrire, avoir des rendez-vous virtuels qui font battre le cœur, les réels en option, mais j'ai vite perçu que je ne rencontrerais pas l'amour." Mais de nombreuses histoires l'ont tout de même inspirée, au point d'écrire Les histoires d'amour finissent mal, en général ! (éd. Nombre 7), où elle raconte toutes ses rencontres marquantes... que le souvenir soit bon ou pas !
Pendant plus d'un an, un homme sur deux qu'elle rencontre virtuellement est marié !
Ce qui est sûr, c'est que Guyslaine n'aime pas le service commandé. Elle préfère "l'imprévu de la nature !" Est-ce une raison pour se refuser son petit plaisir ? Certainement pas ! Mais le chemin est pavé de "surprises" ! Pendant plus d'un an, un homme sur deux qu'elle rencontre virtuellement est marié. "Alors je fermais la porte. Enfin il y en a un, tout de même, je regrette un peu, donc j'ai écrit ce que l'on aurait vécu", sourit-elle. L'homme de la nouvelle Rêve d'amour ne lui a avoué qu'après des mois de correspondance passionnée, le jour de la vraie rencontre, qu'il était marié. Dur. "En plus, il avait 50 ans et moi, 65, ce n'était pas raisonnable !", précise-t-elle.
Ensuite, elle rencontre "en vrai" "Portion congrue" : ce vieux célibataire radin qu'elle monte voir à Paris pour qu'il paie "son" verre, "son" entrée de musée à lui, avant de se faire restituer "son" ticket de métro "prêté" ! "Un parolier très cultivé, déplore-t-elle, quel dommage !" Il y a aussi "Zeus", qui envoie des photos de lui tout nu. "On ne voyait pas la chose, mais c'était explicite !", rit Guyslaine, qui a coupé court après une proposition de rencontre... dans un club libertin. Vient l'organiste qui lui écrit, après des échanges prometteurs, "ma femme me donne une seconde chance, je regrette de devoir arrêter".
"J'ai encore mieux perçu le chagrin des paumés, des meurtris ou des esseulés"
La sémillante sexagénaire a tout pris très bien, sauf la détresse perçue chez certains. "C'est en relisant, il y a trois ans, tous les mails que j'avais gardés, que j'ai encore mieux perçu le chagrin des paumés, des meurtris ou des esseulés. Leur peine m'atteignait, mais j'avais ma petite vie aussi..." La leçon ? Les mésaventures et les joies du virtuel n'ont pas d'âge !
Guyslaine y voit une bonne façon de meubler un vide passager, qu'elle ne ressent plus aujourd'hui : "La solitude et moi, on s'est bien habituées l'une à l'autre. J'ai un chat, j'écris, je prends des bains de mer, je vois ma famille et mes amies, surtout des femmes parce que, les hommes, vous savez..." Mais comme elle va au cinéma, elle y rencontrera peut-être un homme, grâce à "l'imprévu de la nature". "Rien de tel que le frisson du suspens !", conclut-elle malicieusement.
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