Star de Twitter, Chrissy Teigen supprime son compte aux 13,7 millions d’abonnés et dénonce la "négativité" du réseau social
C’est un petit séisme numérique, rapporté par nombre de sites d’information, en Inde, aux Pays-Bas, en Irlande, au Canada. Certes, des tas de gens quittent Twitter chaque jour, mais pas des personnalités suivies par plus de 13,7 millions de personnes. Par comparaison, c’est bien plus que les 9,4 millions du compte officiel du président des États-Unis, Joe Biden. C’est le nombre d’abonnés qui suivaient quotidiennement les tribulations de Chrissy Teigen, 35 ans, mannequin américaine, égérie de nombreuses marques, actrice, autrice de livres de cuisine figurant dans la liste des best-seller du New York Times. Il se trouve qu’en plus de tout cela, elle partage sa vie avec le chanteur John Legend. Bref, elle est ce qu’on appelle une "influenceuse" : Chrissy Teigen est prescriptrice, tout ce qu’elle dit, ou tweete, est partagé, approuvé, ou discuté par des dizaines de milliers d’internautes, chaque jour.
Mais voilà, Mercredi 24 mars, elle a décidé de saborder son compte Twitter, de le fermer définitivement, de renoncer à ses 13,7 millions d’abonnés. Après dix années passées sur la plateforme, "Cette expérience ne m’offre plus autant de moments positifs qu’elle ne m’en sert de négatifs, a-t-elle écrit dans un ultime message, alors je pense qu’il est temps d’arrêter."
Les derniers tweets de Chrissy Teigen, avant qu'elle ne supprime son compte Twitter. (CAPTURE D'ÉCRAN)
Et de décrire ce qu’elle appelle la "négativité" du réseau : les commentaires toxiques, misogynes, racistes, violents, la haine gratuite de ceux qui n’existent que par leurs commentaires amers. Les menaces de morts aussi qu’elle a reçues lorsqu’elle s’est interrogée sur l’accessibilité des armes aux États-Unis, lorsqu’elle a été bloquée sur le réseau par Donald Trump lui-même, ou lorsqu’elle a partagé sa douleur après avoir fait une fausse couche. Certains l’ont taxé d’exhibitionnisme, d’indécence, lui ont dit que c’était "bien fait pour elle."
"Tout cela m’a profondément meurtrie, écrit-elle, j’ai beaucoup appris sur ce réseau, mais il y a une chose que je n’ai pas réussi à mettre en pratique, c’est à bloquer la négativité. Alors il est temps de dire au revoir." Partir n’arrête pas la malveillance, mais permet de se préserver, se mettre à l’abri de cette forme de violence, écrite, réelle, qui pollue Twitter et Facebook. Chrissy Teigen n’est ni une sainte, ni un modèle de tempérance, mais elle a dit stop, avec cette phrase : "Sachez et n’oubliez pas que vos mots comptent." En attendant, si elle n’est plus présente sur Twitter, elle va continuer à alimenter son compte Instagram suivi par 34 millions d’abonnés.