Sept personnes soupçonnées d'avoir pillé des sites archéologiques en Corse placées en garde à vue
Sept personnes soupçonnées d'avoir pillé des sites archéologiques en Corse ont été interpellées à leur domicile et placées en garde à vue, a appris franceinfo jeudi 21 octobre auprès de la gendarmerie et de source proche de l'enquête. Elles sont poursuivies "pour des faits de vols de biens culturels, fouilles archéologiques sans autorisation, dégradation de patrimoine archéologique et non déclaration de découverte archéologique".
Certains objets ont plus de 2 000 ans
Les suspects sont soupçonnés d'avoir pillé près d'un millier d'objets archéologiques en Corse. D'après l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), l'un des services en charge de l'enquête, ils se livraient à ce pillage dans tout le nord de l'île depuis plusieurs années, à l'aide de détecteurs de métaux ultra-sophistiqués, leur permettant par exemple de réaliser de nombreuses fouilles sous-marines autour de Bastia. Certains des objets pillés datent de plus de 2 000 ans. Il y avait notamment des pièces de monnaie, des bijoux, des vestiges d'armements de légionnaires romains. D'après les archéologues qui ont examinés les centaines d'objets saisis, leur valeur est plus patrimoniale que financière.
Les sept suspects, tous Corses, sont âgés de 25 à 50 ans. Selon le colonel Didier Berger, qui dirige l'OCBC, il y a plusieurs profils parmi les sept personnes : "Des chercheurs compulsifs qui convoitent un trésor, des passionnés, des amateurs d'histoire ancienne qui détectent pendant leurs loisirs..." Tous les suspects ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue mais devront s'expliquer prochainement devant la justice.
Une enquête inédite en Corse
L'enquête préliminaire ouverte au printemps dernier par le parquet de Bastia, qui a permis leur interpellation, se poursuit. Elle est menée conjointement par une trentaine d'enquêteurs de la brigade de recherches de Bastia et l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), basé à Nanterre (Hauts-de-Seine). "Cette opération (...) s’inscrit dans le cadre de la plus importante enquête menée en matière de trafic de biens culturels sur l’île jusqu’à ce jour", indique l'OCBC.
Les enquêteurs rappellent par ailleurs que la réglementation est stricte : en cas de recherches archéologiques, l'utilisation d'un détecteur de métaux est soumise à une autorisation préfectorale.