Sans Griezmann, l'équipe de France s'incline face à l'Allemagne en match amical
À moins de trois mois du coup d’envoi de l’Euro 2024 en Allemagne, l’équipe de France, privée de son meneur Antoine Griezmann, s'est inclinée (0-2) samedi soir à Lyon contre son rival historique.
Les joueurs allemands célèbrent leur deuxième but contre la France au Groupama Stadium de Lyon, le 23 mars 2024.
Les fusées offensives de l'Allemagne ont mis en lumière les failles de la défense française, trop passive et battue (2-0), samedi à Décines en match amical. Il faudra resserrer les boulons pour l'Euro.
Le premier but encaissé au bout de sept secondes a dès le coup d'envoi souligné la passivité de l'arrière-garde bleue, qui a reculé devant Florian Fritz. Une mer de chaussettes rouges s'est ouverte devant l'ailier du Bayer Leverkusen qui a pu frapper en pleine lucarne (1re).
Brice Samba, qui vivait sa troisième sélection, est resté totalement immobile sur la frappe, un mauvais signal en l'absence du numéro un Mike Maignan, qui finissait de soigner une douleur aux ischios-jambiers.
Mais toute la défense a semblé bien léthargique sur ce but, et ce sentiment ne s'est jamais dissipé pendant les 89 minutes suivantes et le temps additionnel.
Bon nombre des subtiles combinaisons d'attaque allemandes sont passées, les redoublements de passes des joueurs de Julian Nagelsmann ont souvent trouvé des espaces dans le dos des Bleus.
Didier Deschamps avait redistribué pas mal de cartes dans ce secteur et n'a pas obtenu de réponse rassurante.
Quatre buts en deux matches pour Samba
Samba vient d'encaisser quatre buts en deux matches, après la Grèce (2-2) en novembre. Il est facilement effacé par Jamal Musiala sur le deuxième but, où il progresse à quatre pattes pour essayer de le rattraper mais ne peut l'empêcher de centrer pour Kai Havertz (49e).
Il a tout de même sauvé deux balles de 3-0 devant Maximilian Mittelstädt (79) puis Thomas Müller (81), mais c'était trop tard pour être décisif.
Très riches à de nombreux postes, les Bleus n'ont qu'un seul gardien de très haut niveau, il vaudrait mieux que les pépins physiques qui rognent la saison de Mike Maignan soient réglés au 17 juin, pour le premier match à l'Euro contre l'Autriche, qui a aussi marqué samedi soir au bout de 6 secondes, par Christoph Baumgartner contre la Slovaquie (2-0).
Outre Samba, qui n'a pas marqué de points, Deschamps avait choisi Jules Koundé plutôt que Jonathan Clauss dans la course au poste d'arrière-droit, Lucas Hernandez plutôt que son frère Théo côté gauche, et replacé Benjamin Pavard en défense centrale, comme en rêve le champion du monde 2018.
Dans l'arrière-garde alignée au stade de l'Olympique Lyonnais, seul Dayot Upamecano semble assuré de sa place dans le onze de base à l'Euro.
Le joueur du Bayern Munich, qui retrouvait pas mal de coéquipiers dans le camp d'en face, traverse une période un peu moins bonne depuis le début de l'année.
Samedi soir, il n'a pas tenu son rôle de patron. Il s'est laissé devancer par Havertz sur le deuxième but, par exemple.
Pavard à l'emporte-pièce
Jules Koundé a peiné face à Fritz et Lucas Hernandez a souvent été pris dans son dos par les échanges de passes des Allemands. Clauss et Théo Hernandez sont entrés pour la dernière demi-heure (61) mais ont souffert aussi.
Quant à Pavard, il a quelque fois relancé à l'emporte-pièce.
Deschamps ne s'inquiétait pas avant le match d'encaisser un but à chaque match depuis cinq rencontres avant celle-ci sauf contre le très faible Gibraltar (14-0).
"En étant pragmatique, et je le suis un peu quand même, il suffit d'en marquer un de plus pour gagner", disait-il.
Le sélectionneur assumait ses risques et ne voulait pas revenir à un schéma plus défensif, qui a aussi fait son succès, comme au Mondial-2018.
"Je ne suis pas sûr qu'on gagnerait sur le plan défensif" disait-il la veille du match, préférant s'appuyer sur les forces de l'équipe actuelle, "se projeter, amener beaucoup de joueurs en attaque".
Mais contre l'Allemagne, les attaquants n'ont pas été très dangereux, et l'ensemble de l'équipe a vraiment très peu pressé son adversaire.
L'agressivité à la récupération d'Antoine Griezmann, absent en équipe de France pour la première fois en 85 matches, a manqué. Sans lui, les Bleus ont semblé sans défense.
Avec AFP