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Insolite et Faits divers

Risques de noyades aux abords des barrages : dans les lacs de montagne, des hydroguides alertent les touristes

Risques de noyades aux abords des barrages : dans les lacs de montagne, des hydroguides alertent les touristes Depuis le drame du Drac, en 1995, où sept personnes avaient été emportées par les eaux délestées par un barrage, EDF embauche chaque été des hydroguides, chargés de prévenir les touristes des risques de se baigner non loin des barrages.  Sur une plage du lac de Castillon, au-dessus des gorges du Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), deux jeunes agents en t-shirts bleu viennent quelque peu troubler l'insouciance des touristes. Amandine et Pauline, hydroguides et salariées d'EDF, sillonnent les plages des lacs de la région, chaque année, pour faire de la prévention. Car les baignades dans les lacs de montagne peuvent être dangereuses, quand des barrages sont à proximité. Pour éviter les accidents, EDF met en place des brigades de surveillance. Pauline prévient ceux qui pagaient sur des canoës, et surtout ceux qui sont sur des paddles le long du Verdon, "ce qui n'est pas conseillé du tout", rappelle-t-elle. Des touristes pas au courant des risques Les deux étudiantes recrutées pour la saison font partie des 160 hydroguides déployés en France par EDF. À Castillon, c'est Yacine Makhloufi, le responsable du barrage hydroélectrique, qui gère la petite équipe devenue encore plus importante depuis le début de la pandémie. "Depuis 2020, on a une fréquentation beaucoup plus forte", décrit-il. "On a des touristes qui ne sont pas au fait des risques, et le travail mené par nos hydroguides est d'aller auprès de cette population, et de leur expliquer quels sont ces risques." Ces derniers sont multiples : risque d'aspiration dans le lac vers le barrage en amont, risque de montée des eaux dans le Verdon en aval lors des lâchers d'eau. Le dispositif des hydroguides est né en 1995, après l'accident du Drac en Isère, où six enfants et leur accompagnatrice avaient trouvé la mort, après un délestage pratiqué par EDF sur un barrage en amont. Les enfants avaient été emportés par la montée rapide des eaux. Yacine Makhloufi, le responsable de la production électrique du barrage du lac de Castillon, qui culmine à 100 mètres de hauteur. (GREGOIRE LECALOT / RADIO FRANCE) Pour mieux montrer quels sont ces risques, et la puissance du barrage, Yacine Makhloufi ouvre à franceinfo les portes de l'usine, qui peut produire de l'électricité pour 30 000 foyers. Au pied du barrage, un mur courbe de 100 mètres de hauteur. "Ce qu'on peut voir et percevoir là-bas, c'est l'extrémité de la conduite forcée, l'énorme tuyau métallique qui achemine l'eau depuis le lac, 100 mètres plus haut", décrit-il. "On met en eau la turbine, et la mise en rotation de la turbine permet de produire un courant électrique." Pour plus de sûreté, EDF s'est donné pour règle de ne jamais lancer de production électrique en journée, pendant l'été, sur les installations qui cohabitent avec des activités touristiques sur l'eau.

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