Réparties de campagne. 21 avril 2002, l’affaire Papy Voise perturbe le premier tour de l'élection présidentielle
Jeudi 18 avril 2002, nous sommes à trois jours du premier tour de la présidentielle et les sondages sont formels : Jacques Chirac et Lionel Jospin seront les deux candidats qualifiés pour le second tour. Sauf que rien ne va se passer comme prévu. À trois jours du premier tour du scrutin et alors que les questions de sécurité dominent la campagne présidentielle, l’affaire Papy Voise vient défrayer la chronique et cannibalise les journaux télévisés.
Les médias en ligne de mire
Au point qu’après l’élimination de Lionel Jospin, les médias seront accusés d’avoir surmédiatisé l’affaire. Une interprétation erronée, selon Olivier Mazerolle, alors directeur de l’information de France 2. "On nous a reproché d'avoir ouvert systématiquement les journaux sur cette affaire. Ce n'est pas exact. L'honnêteté me fait dire que nous avons donné une bonne place à cette information".
Pour le spécialiste de la communication politique Robert Zarader, il convient de mesurer l'impact de ce fait divers sur la fin de campagne et la dispersion des voix à gauche lors du premier tour. "Je ne pense pas que cela a été réellement décisif. L'entourage de Lionel Jospin (éliminé au premier tour) n'avait d'ailleurs pas jugé cet événement particulièrement important", rappelle-t-il.
À quelques jours du premier tour, Olivier Mazerolle interviewe Jean-Marie Le Pen. Ce dernier lui tient alors un discours étonnant : 'Si j'étais électeur de M. Jospin, je n'hésiterai pas à voter pour lui dès le premier tour'. "Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?", lui demande le journaliste une fois l'émission terminée. Jean-Marie Le Pen lui répond alors : "Mais ouvrez les yeux, il ne va pas se retrouver au deuxième tour. Et moi, je n'ai pas envie d'être au deuxième tour !".
Le 21 avril 2002, c'est pourtant Jean-Marie Le Pen qui sera au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac.