Relation sérieuse ou "sex friend", affinité en fonction de la musique ou "fast chat" : comment les applications de rencontre se réinventent
Relation sérieuse ou "sex friend", affinité en fonction de la musique ou "fast chat" : comment les applications de rencontre se réinventent
Pour se démarquer dans un marché hyper-concurrentiel, les applications de rencontre innovent dans le concept proposé à leurs utilisateurs. Tout est bon pour diversifier les méthodes de sélection des profils.
Sarah et Léon ont téléchargé il y a quelques mois Fruitz, l'une des dernières applications de rencontres, qui cartonne. "Selon les types de rencontres que tu peux avoir, tu choisis le fruit que tu veux être", explique la femme de 27 ans. "On a le choix entre quatre fruits différents : la 'cerise' pour une relation sérieuse, le 'raisin' pour une relation pas forcément sérieuse mais dans laquelle on accepte de prendre plusieurs verres, 'pastèque' pour un sex friend et 'pêche' pour avoir juste un coup d'un soir."
Léon, 34 ans, apprécie la flexibilité proposée par le concept : "Tu n'es pas obligé de rester sur un seul fruit. Tu peux changer du jour au lendemain. Si tu veux un coup d'un soir, tu changes de fruit. Ça dépend de ton mood."
Aujourd'hui, chaque application essaye de se démarquer : Bumble laisse les femmes faire le premier pas, sur Happn on retrouve les personnes croisées dans la rue et sur Feeld les présentations se font par vidéo. Le leader du marché, Tinder, dont la maison mère détient aussi OkCupid et Meetic, l'a bien compris : il faut des nouveautés. "Nos membres peuvent désormais se rencontrer en fonction de leurs intentions et de leurs intérêts", se félicite Benjamin Puygrenier, le porte-parole de Tinder France. L'application propose désormais un "fast chat", c'est-à-dire "une sorte de speed dating virtuel" ou un mode musique, avec Spotify, "qui vous permet d'écouter les musiques préférées de la personne avant de la rencontrer".
Les utilisateurs, eux, sont au rendez vous, notamment depuis la crise liée à la pandémie de Covid-19, durant laquelle certains se sont lancés pour la première fois. "Environ un Français sur trois, âgés de 18 à 69 ans, s'est déjà inscrit sur une application de rencontres au cours de sa vie", détaille François Croze, directeur du pôle genre et sexualité à l'Ifop. "On voit bien qu'en termes d'expérience, c'est quelque chose qui se banalise lentement mais sûrement, notamment dans les générations de moins de 50 ans."
Selon la plateforme d'analyse de marché App Annie, plus de quatre milliards de dollars ont été dépensés sur ces applications dans le monde en 2021, soit près d'un milliard de plus qu'en 2020.
Ce reportage est à écouter également dans notre podcast d'actualité Le Quart d'heure.