Refus d'obtempérer : les chiffres d'un phénomène en hausse
La mort de deux personnes en moins de 24 heures à la suite de refus d'obtempérer a souligné l'augmentation de ce délit et des drames qui y sont liés. Des faits qui posent également la question de l'usage des armes par la police.
À Nice (Alpes-Maritimes) et à Rennes (Ille-et-Vilaine), deux tirs mortels ont été enregistrés en moins de 24 heures à la suite de refus d'obtempérer. Un délit en augmentation ces dernières années, et des policiers qui se sentent de plus en plus exposés. "On ne parle plus de refus d'obtempérer, ce sont des violences avec arme, ce sont des gens qui, avec leurs véhicules, tentent de percuter volontairement des fonctionnaires de police", estime Me Laurent-Franck Lienard, avocat d'un policier mis en cause.
150 tirs par an
"Il est impensable que dans un état démocratique, on puisse mourir pour un refus d'obtempérer, qui plus est lorsque ce sont des victimes collatérales. On peut se demander si aujourd'hui les policiers n'ont pas la gâchette un petit peu facile et donc la nécessité de revoir les choses", plaide pour sa part Me Vincent Brengharth. Que disent les chiffres ? Il y a eu une forte hausse des tirs en 2017, puis le nombre s'est stabilisé autour de 150 par an. Ce qui a changé en 2017, c'est l'autorisation pour les policiers de tirer dans plus de situations. Selon l'IGPN, le nombre d'enquêtes judiciaires mettant en cause des policiers ayant fait usage de leur arme est en baisse.