"Important que ça se sache" : les proches de Jean-Luc Godard acceptent de révéler les causes de sa mort
Jean-Luc Godard est mort ce mardi 13 septembre, à l'âge de 91 ans. Le célèbre réalisateur a eu recours à une pratique autorisée et encadrée en Suisse, comme l'ont révélé ses proches.
C'est une triste nouvelle qui a été annoncée ce mardi 13 septembre. Jean-Luc Godard, le célèbre réalisateur, est mort à l'âge de 91 ans. Il s'était fait connaître pour ses films très engagés comme À bout de souffle, Le Mépris ou encore Pierrot le fou. Une annonce qui a bouleversé le monde du cinéma. "Il est décédé paisiblement à son domicile entouré de ses proches", ont affirmé son épouse Anne-Marie Miéville et ses producteurs. Selon les informations de Libération, Jean-Luc Godard a eu recours à une pratique autorisée et encadrée. "Il n'était pas malade, il était simplement épuisé", peut-on d'abord lire avant que ce proche précise : "ll avait donc pris la décision d'en finir. C'était sa décision et c'était important pour lui que ça se sache". Comme le rappelle le média, l'assistance au suicide est autorisée en Suisse. Cette pratique, le réalisateur en avait parlé ouvertement dans les colonnes de la Nouvelle Vague en 2014. "Je demande souvent à mon médecin, mon avocat, comme ça: "est-ce que si je viens vous demander des barbituriques, de la morphine, est-ce que vous m'en donnerez ?", avait-il d'abord lancé avant d'ajouter : "Je n'ai eu encore aucune réponse favorable". Une volonté de Jean-Luc Godard qui a été respectée.
La mort, le réalisateur n'en avait pas peur. Il n'hésitait pas à l'évoquer lors d'interviews et notamment en 2014, dans l'émission Pardonnez-moi diffusée sur la Radio télévision Suisse (RTS). Alors que le journaliste avait évoqué une "mort, le plus tard possible", Jean-Luc Godard l'avait immédiatement occupé : "Non pas forcément le plus tard possible", avait-il affirmé. "Vous n'êtes pas pressé de mourir ?", avait poursuivi le journaliste. "Je ne suis pas anxieux de poursuivre à toute force. Si je suis trop malade, je n'ai aucune envie d'être traîné dans une brouette... Pas du tout", avait assuré le réalisateur, bien décidé à faire connaître son avis. Par la suite, il avait affirmé, sans aucun hésitation, qu'il pourrait avoir recours au suicide assisté si c'était nécessaire. "Pour l'instant, cette mort choisie, c'est encore très difficile", avait-il confié. Quelques années plus tôt, c'est dans les colonnes de Libération que Jean-Luc Godard avait indiqué avoir fait une tentative de suicide "sous une forme un peu charlatanesque", assurait-il. Son but ? "Que l'on fasse attention à moi", avait-il poursuivi. Pour rappel, le thème du suicide était souvent présent dans les films du réalisteur. "Godard est fasciné par le suicide", a indiqué Jean-Luc Douin dans un livre dédié à Jean-Luc Godard.
Suicide assisté de Jean-Luc Godard : pourqoi ses proches ont-ils souhaité l'évoquer publiquement ?
Le suicide assisté est une pratique qui fait débât dans notre société et Jean-Luc Godard souhaitait que celle-ci soit évoquée publiquement à son décès. Ce mardi 13 septembre, Emmanuel Macron a lancé une convention citoyenne sur la fin de vie. Celle-ci est très importante puisque le but est d'aboutir à un texte de loi en 2023. Au cours de sa campagne électorale, le président de la République s'était dit favorable à ce que la France évolue vers le modèle belge, notamment lorsque le patient souffre d'une maladie dégénérative grave. Pour rappel, nombreuses sont les personnalités qui ont ouvertement soutenu la pratique du suicide assisté, dont notamment Line Renaud. "Je vois la souffrance des gens qui vivent avec la personne malade qui voudrait partir", avait-elle affirmé sur le plateau de BFMTV avant d'ajouter : "Beaucoup de gens pensent comme ces médecins, et moi, je dis seulement ma pensée. 'Nous ne sommes pas là pour donner la mort'... Mais vous n'êtes pas là non plus pour prolonger la souffrance". Un sujet qui lui tient à cœur, tout comme à Jean-Luc Godard.