Projet d'attentat d'un groupe néonazi : "Il y a un risque qu'un jour, quelqu'un passe à l'action", alerte le politologue Jean-Yves Camus
En France, "la mouvance néonazie est extrêmement minoritaire mais cela ne veut rien dire sur la dangerosité éventuelle de certains de ses membres", a expliqué Jean-Yves Camus, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, vendredi 24 septembre sur franceinfo après l'interpellation de cinq personnes, mardi, dans l'enquête sur un groupuscule soupçonné d'avoir voulu préparer une action violente.
Même si "par exemple, le groupe 'Honneur et nation' doit rassembler une centaine de personnes sur l'ensemble de la France au grand maximum", le risque existe donc selon lui : "D'une part, parce que c'est un milieu extrêmement fréquenté par des personnes instables qui souvent possèdent des armes pas nécessairement déclarées - certaines le sont, d'autres ne le sont pas - et puis parce qu'il y a une dose de haine qui se focalise sur les musulmans, sur les juifs et sur les francs-maçons".
En ce qui concerne les dernières interpellations, Jean-Yves Camus reste prudent, faute d'informations sur le degré de préparation de ces attentats. "On ne sait pas s'ils avaient des plans qui leur permettaient véritablement de passer à l'acte ou si tout cela en était plutôt au stade de la cogitation."
Selon lui, cette menace est "prise en compte par les services de renseignements qui déroulent très bien la pelote. Si on regarde 'Honneur et nation', il y a eu des interpellations en mai et on a de nouveau des arrestations aujourd'hui. Ça veut donc dire qu'entre temps, les services de renseignements travaillent et remontent d'une personne à l'autre."
Une recrudescence d'actions des groupes néonazis
Enfin, pour le co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès, "heureusement, ces militants sont visibles : ils organisent de temps en temps des activités et ils ne le font pas toujours avec une extrême discrétion et une extrême prudence". Sur le plan numérique, "ils sont beaucoup moins nombreux que les islamistes radicaux mais il y a effectivement une recrudescence des actions qui leur sont imputées : six actions depuis le début du quinquennat."