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Arts et People

Procès du 13-Novembre : les témoignages poignants et glaçants des “gueules cassées”

Les blessés de l'attentat du 13 novembre 2015 sont venus témoigner à la barre, ce jeudi 7 octobre. Ces gueules cassées ont raconté avec courage et dignité cette nuit de cauchemar, leur reconstruction, mais aussi leur vie depuis ce drame. On les appelle les gueules cassées, en référence aux soldats défigurés lors de la Première Guerre mondiale. Pourtant, ces personnes n'étaient pas dans des tranchées, mais dans la salle de concert du Bataclan, le soir du 13 novembre 2015. Ils ont été touchés par les balles de kalachnikovs des terroristes. Six ans après cette dramatique nuit, ces victimes sont venues témoigner à la barre, ce jeudi 7 octobre, de ce qu'ils ont vécu et de la pénible reconstruction qui a suivi. Des témoignages émouvants et dignes qui forcent l'admiration et le respect. Gaëlle porte encore sur son corps les stigmates de ces balles qui l'ont touchée. La jeune femme était venue accompagné de son amoureux, Mathieu, qui lui a perdu la vie cette nuit-là. Gaëlle a rapidement compris qu'elle était grièvement blessée "en voulant retirer quelque chose sur son visage. La partie gauche était entièrement détachée, ma main droite s'enfonçait directement à l'intérieur de ma bouche pour retirer les dents, car je les avalais et ça me faisait tousser", explique-t-elle à la barre, comme le rapporte Franceinfo. Cette maman est également touchée au bras. C'est le négociateur de la BRI qui l'aide à sortir de la salle de concert. Elle est ensuite conduite à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où elle sera opérée. La première opération d'une longue série... À son réveil, le chirurgien lui explique : "Vous êtes une gueule cassée", se souvient-elle. Et d'ajouter : "Je suis redevenue un bébé. Mes parents m'ont donné naissance une deuxième fois, j'ai dû tout réapprendre, ils m'ont nourrie, m'ont appris à marcher une nouvelle fois." Gaëlle, victime du Bataclan : "J'ai des rêves simples comme (...) embrasser sans avoir la crainte de faire peur..." En six ans, Gaëlle a subi 40 opérations dont la dernière s'est déroulée l'été dernier. Toutes ont le même objectif : réparer sa "face fracassée" ainsi que son bras. La prochaine consistera à prélever un os de son crâne pour consolider sa mandibule. "C'est sans fin", lâche-t-elle entre deux larmes, comme le souligne Le Point. "Aujourd'hui, j'ai des rêves simples : croquer dans un hamburger, boire un café sans que ça coule à côté ou embrasser sans avoir la crainte de faire peur", indique-t-elle. Tout comme Gaëlle, Pierre-Sylvain et sa compagne, Hélène, étaient également présents cette nuit-là. Tous les deux ont été touchés par un tir dans la tête. Pierre-Sylvain a également témoigné lors du procès. "Ce que j'ai vu ce soir-là, ce sont des criminels qui prenaient plaisir à tuer", a-t-il lâché. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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