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Prix unique du livre avec les frais d'envoi : "C'est un sujet qu'on porte depuis de longues années", se félicite le Syndicat de la librairie française

Prix unique du livre avec les frais d'envoi : "C'est un sujet qu'on porte depuis de longues années", se félicite le Syndicat de la librairie française Emmanuel Macron souhaite que le prix unique du livre neuf prennent désormais en compte les frais de port. Une mesure destinée à contrer la concurrence des géants du web comme Amazon. Le président de la République veut imposer partout sur internet un même prix, frais de port inclus, pour tous les livres neufs. Emmanuel Macron l'a annoncé vendredi 21 mais lors d'un déplacement à Nevers (Nièvre). "C'est un sujet qu'on porte depuis de longues années", s'est réjouit sur franceinfo, Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française et directrice générale de la librairie Martelle à Amiens.  franceinfo : Ce prix unique du livre avec les frais d'envoi, c'est quelque chose que vous réclamiez ? Anne Martelle : Oui, c'est un sujet qu'on porte depuis de longues années. Parce que même si les libraires sont présents de longue date sur Internet, le développement de leur site est freiné par la politique de dumping des grandes plateformes comme Amazon. Et si le libraire répercute ces frais d'expédition à son client, il le perd au profit d'Amazon. Et si le libraire prend en charge les frais d'expédition, il perd de l'argent à chaque fois qu'il expédie un livre. C'est une situation intenable pour libraires et puis, il faut noter qu'il n'y a que sur le livre qu'Amazon offre la quasi-gratuité de l'expédition sans minimum d'achat. Ça prouve qu'il existe de la part de cette société une volonté délibérée d'attaquer les libraires indépendants et d'attaquer aussi de manière détournée le prix unique du livre. Quelle part de votre activité représentent les ventes de livres par correspondance pour les libraires ? Actuellement, c'est encore tout petit. Pour les raisons que je viens de vous indiquer, c'est entre 2 et 5% de leur chiffre global. Cela veut dire aussi que quand des clients viennent vous voir et que vous leur proposez de vous envoyer à un livre, eh bien finalement, ils refusent la plupart du temps pour trouver moins cher en ligne ? Pas forcément. Mais oui, ça peut arriver. Après, vous avez des clients qui comprennent. Mais globalement, le coût de l'envoi, c'est un frein à l'achat en librairie ou via le site internet des librairies. On est vraiment ravis que le président s'intéresse à ce sujet parce qu'il y a une dimension aussi importante. Ce serait aussi une bonne mesure pour l'environnement parce que les livraisons en ville sont extrêmement polluantes. Comment l'État peut-il vous rembourser ces frais. Cela passerait par des aides ? Non, le sujet qui est actuellement en discussion prévoit plutôt une tarification minimale, ce qui obligerait Amazon à ne plus facturer un centime d'euro, mais peut-être quatre, cinq euros ou trois euros, ça rétablirait l'équilibre. Ça permettrait aussi de remettre dans le jeu le vrai prix d'un transport, quel qu'il soit, du livre ou d'autre chose. Le fait [pour Amazon] de facturer un centime d'euro donne aux clients l'impression que ça ne coûte rien, ni à l'environnement ni à son porte-monnaie. Eh bien, c'est faux.

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