Présidentielle : un des candidats débute sa campagne par... une convocation de la police
Philippe Poutou est visé par une enquête pour ses déclarations d'octobre 2021 sur «la police (qui) tue». La convocation du candidat du NPA à la présidentielle prévue ce mardi 8 mars a cependant été reportée sine die pour cause d'élection.
Quelques minutes après l'annonce officielle de la liste des 12 candidats à l'élection présidentielle par le Conseil constitutionnel ce lundi 7 mars, Philippe Poutous'est emparé de son compte Twitter pour poster un message. "Officiellement candidat... et convoqué par la police", a écrit le candidat NPA à la présidentielle.
Son parti a en effet annoncé dans un communiqué que Philippe Poutou "a récemment reçu une convocation pour être auditionné par la police (mardi) dans le cadre d'une enquête pour "injure publique envers une administration publique"". "Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin semble donc avoir mis ses menaces à exécution, lui qui avait annoncé porter plainte contre Philippe Poutou après que celui-ci eut dénoncé les violences et crimes policiers", a poursuivi le parti d'extrême gauche. Mais cette convocation, datée du 4 février, a finalement été reportée sine die pour cause d'élection, a appris lundi l'AFP de sources concordantes.
"Philippe Poutou est dans le viseur d'un pouvoir qui est prêt à tout pour intimider"
Philippe Poutou devait être auditionné pour des propos qu'il avait tenus le 13 octobre 2021. "La police tue, évidemment la police tue", avait déclaré l'ancien ouvrier de Ford . "Steve (Maia Caniço) à Nantes, à Marseille pendant une "manif" des Gilets jaunes une dame qui fermait ses volets, Rémi Fraisse il y a quelques années... Il faudrait voir les chiffres précisément mais dans les quartiers populaires, c'est une quinzaine de jeunes qui sont tués par la police annuellement", avait-il ajouté. Des propos qu'il avait réitérés le lendemain sur BFMTV, précisant que c'était "une réalité", mais que la police ne tuait "pas délibérément" et qu'il n'avait "jamais dit ça". Une sortie qui avait provoqué la colère du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui avait annoncé un dépôt de plainte.
Dans son communiqué de ce lundi 7 mars, le NPA a estimé que "Philippe Poutou est dans le viseur d'un pouvoir qui, entre les dissolutions d'organisations et les plaintes à répétition, est prêt à tout pour intimider et faire taire toute voix critique. Mais nous le disons à Gérald Darmanin et à Emmanuel Macron: on est là, et on ne nous fera pas taire!", a conclu le texte.
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