Présidentielle : pour le Parti socialiste et Les Républicains, une débâcle historique
Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, au palais de l'Élysée à Paris, le 13 septembre 2021.
Selon les dernières estimations des instituts de sondage, au soir du premier tour de la présidentielle, la candidate socialiste Anne Hidalgo obtient moins de 2 % des voix tandis que sa rivale de droite Valérie Pécresse décroche environ 5 % des suffrages. Une défaite historique pour les deux candidates, dont les scores sont largement inférieurs à ceux de Benoît Hamon et François Fillon en 2017.
Pour les deux principaux partis de gouvernement de la Ve République, cette journée de vote ressemble à une descente aux enfers. Le Parti socialiste (PS) et Les Républicains (LR) enregistrent leurs plus bas historiques lors d'une élection présidentielle. Lors de ce premier tour du 10 avril, la candidate socialiste Anne Hidalgo a recueilli moins de 2 % des voix, tandis que Valérie Pécresse avoisine les 5 %, selon les dernières estimations des instituts de sondage.
La candidature de la maire de Paris a sombré, divisant encore par trois le score de Benoît Hamon, associé en 2017 à une première déflagration historique (6,34 %). Selon les estimations, elle est dépassée par le communiste Fabien Roussel, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan.
Le Parti socialiste exsangue
À l'annonce des résultats, la salle du Sud parisien où se tenait la soirée électorale s'est figée dans le silence. Peu de militants était présents. La candidate s'est exprimée tout de suite après, appelant à "voter le 24 avril contre l'extrême droite de Marine Le Pen en vous servant du bulletin de vote Emmanuel Macron".
Anne Hidalgo a aussi assuré que le combat continuerait pour "faire obstacle aux projets injustes de la retraite à 65 ans, de la privatisation rampante de l'école, de l'université et de la santé, de la stigmatisation des plus pauvres et des chômeurs, et de l'inaction climatique".
Le PS, qui était en 2012 à la tête de toutes les institutions (présidence, Assemblée, Sénat), est désormais exsangue, mais dirige encore 25 départements, cinq régions et parmi les plus grandes villes.
Anne Hidalgo est très en-deçà du seuil des 5 % des voix pour se faire rembourser ses frais de campagne, même si l'impact financier devrait être faible, le PS ayant presque entièrement autofinancé sa présidentielle, à bas coûts, par le biais de ses fédérations.
"Déception personnelle et collective" pour Valérie Pécresse
À droite, la présidente de la région Île-de-France arrive très loin derrière le score de François Fillon en 2017 (20,1 %) et pourrait elle aussi finir en dessous des 5 % des voix. La défaite était attendue mais jamais les cadres LR n'auraient pu imaginer tomber à ce plancher symbolique.
Pire, la candidate LR arrive derrière Éric Zemmour – un camouflet pour l'équipe qui espérait encore, il y a quelques jours, réussir à sauver les meubles avec un score au-dessus de 10 %.
À l'annonce des résultats, un grand gémissement a parcouru le public d'élus et sympathisants LR rassemblés à la Maison de la chimie à Paris.
"C'est une déception personnelle et collective", a assuré Valérie Pécresse, qui, rappelant "(son) engagement contre les extrêmes", a aussitôt annoncé qu'elle voterait "en conscience" pour Emmanuel Macron au deuxième tour. C'est la deuxième fois que le principal parti de droite échoue à franchir le premier tour de la présidentielle.
En 2017, François Fillon avait fait 20 % de voix au premier tour, à une encablure de Marine Le Pen. C'était alors le plus mauvais score d'un candidat de droite à la présidentielle, mais 15 points au-dessus de celui de Valérie Pécresse cinq ans plus tard.
Depuis, LR a vécu un nouveau traumatisme avec le score de François-Xavier Bellamy (8,5 %) aux européennes de 2019. Dimanche, le parti a encore dégringolé, jusqu'à toucher le fond.
Gagnante surprise de la primaire de LR en décembre, créditée de 17-18 % des voix en janvier, Valérie Pécresse apparaissait pourtant en début d'année capable de se qualifier pour le second tour, ramenant la grande famille de droite à son rôle de parti de gouvernement.
Mais elle n'a cessé de baisser depuis, avec des paliers successifs : le meeting raté du 13 février au Zenith qui lui a valu moult railleries, la guerre en Ukraine qui l'a fait pâtir d'un "effet drapeau", enfin un réflexe de vote utile accélérant sa baisse en fin de course.
Avec AFP