Présidence de la CAF : les candidats se rangent derrière Patrice Motsepe
Le Sud-Africain Patrice Motsepe, candidat à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), en conférence de presse à Johannesburg, le 25 février 2021
À l'occasion d'une cérémonie célébrant l'unité africaine, en marge de la finale de la CAN-U20, Jacques Anouma, Augustin Senghor et Ahmed Yahya ont renoncé, samedi, à se présenter à l'élection du président de la CAF pour laisser le champ libre au milliardaire Patrice Motsepe.
À quelques jours de l'élection, il n'en reste déjà plus qu'un. L'Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya ont renoncé, samedi 6 mars, à se présenter à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF). Le Sud-Africain Patrice Motsepe reste le seul candidat en lice.
Les quatre hommes étaient réunis dans la capitale de la Mauritanie Nouakchott pour assister à la finale de la CAN U-20. Si sur le terrain, le Ghana a pris le meilleur sur l'Ouganda (2-0), le véritable évènement de la soirée s'est déroulé au centre des Congrès : une "cérémonie de l’unité africaine" pour sceller un consensus à la tête de la CAF.
Une semaine avant l’élection qui se tiendra le 12 mars à Rabat (Maroc), l'alliance entre les quatre candidats est devenue officiellement réalité. Jacques Anouma, Augustin Senghor et Ahmed Yahya se sont rangés derrière Patrice Motsepe, dont ils deviendront respectivement conseiller, deuxième et premier vice-présidents.
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"Le football africain a besoin de sagesse collective, mais également du talent exceptionnel et de la sagesse de chaque président de chaque pays et de chaque association membre. C'est ce qui me donne confiance. Si nous travaillons ensemble avec l'expérience, le talent et la passion, le football en Afrique connaîtra une réussite et une croissance qu'il n'a jamais vécues par le passé. Pour cela, il a besoin de nous tous", a déclaré Patrice Motsepe après avoir remercié chacun de ses ex-concurrents pour leur contribution au programme établi en commun. "Quand je vois la passion de ces hommes, je me dis qu’un avenir brillant nous attend."
Pacte de Rabat
Avant cette démonstration d'"unité africaine", il y a eu une rencontre entre les trois ouest-africains à Rabat lors du week-end du 27 février, à l'initiative des fédérations marocaine et égyptienne. Ils ont été invités à se ranger derrière l'étendard de Patrice Motsepe, une invitation lue par beaucoup comme une ingérence de la Fifa.
"Je suis choqué. On met plus en avant une distribution de postes qu'un accord pour aller vers l'unité. On a l'impression qu'on a sacrifié l'Afrique sur l'autel de nos ambitions personnelles", s'était insurgé d'ailleurs Jacques Amouma en jugeant l'initiative "peu démocratique".
Après avoir laissé planer le suspense quant au maintien de sa candidature, il s'est finalement rangé au consensus la veille de la cérémonie de Nouakchott.
Motsepe, homme de la Fifa ?
L'élection à venir est particulièrement importante pour la CAF dont la réputation a été entachée par des scandales financiers. Le président sortant, le Malgache Ahmad Ahmad, a été suspendu cinq ans par la Fifa en novembre pour soupçons de corruption.
Selon une source proche du dossier, "Motsepe a la préférence de la Fifa, qui veut quelqu'un de nouveau, pas impliqué dans l'ancienne direction, pour attirer les nouveaux sponsors, les investisseurs et donner une plus belle image de la CAF après tout ce qui s'est passé".
Le dénouement du week-end ressemble donc au scénario idéal pour la Fifa. Gianni Infantino, son président, présent à Nouakchott, a d'ailleurs loué le consensus auquel ont abouti les candidats :
"Je suis heureux que la FIFA ait pu contribuer, ne serait-ce qu'un peu, à ce moment crucial pour le football sur ce grand continent", a déclaré Gianni Infantino durant l'évènement. "L'accord obtenu par les candidats est un signal fort pour l'Afrique, également pour le monde. L'Afrique est présente et constitue un acteur essentiel pour l'avenir du football mondial. C'est également le signe de l'unité et de l'engagement d'amener le football africain au plus haut niveau, c'est-à-dire à la place qui est la sienne."