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Polynésie : appel à manifester contre les "193 crimes" nucléaires de la France

Le leader indépendantiste polynésien Oscar Temaru a appelé vendredi à manifester en juillet prochain contre "les 193 crimes commis par l'État français", en référence aux 193 essais nucléaires réalisés sur l'île entre 1966 et 1996, après la publication d'une enquête soulignant la radioactivité reçue par certains Polynésiens. Les essais nucléaires français refont surface en Polynésie. Le leader indépendantiste polynésien Oscar Temaru a appelé vendredi 12 mars à une manifestation contre "les 193 crimes commis par l'État français", en référence aux 193 essais nucléaires réalisés en Polynésie entre 1966 et 1996. Une enquête du média d'investigation en ligne Disclose, publiée mardi, juge la radioactivité reçue par certains Polynésiens "deux à dix fois supérieure" aux estimations du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) après les six essais nucléaires les plus contaminants. Disclose estime aussi que l'ensemble de la population polynésienne a pu être touchée, soit 110 000 personnes à l'époque des essais atmosphériques. Manifestation le 17 juillet "L'analyse de ces articles montre que, si des différences existent entre les mesures utilisées par leurs auteurs et par le CEA, ces différences n'induiraient pas de modification significative des doses auxquelles la population de Polynésie française a été exposée", a affirmé pour sa part le CEA. Oscar Temaru a invité les Polynésiens à un rassemblement pacifiste le 17 juillet, date anniversaire de l'essai nucléaire Centaure en 1974, le tir jugé le plus dangereux pour les Polynésiens. Il a souhaité, dans un communiqué, que la France reconnaisse "sa faute". En 2018, il avait déposé une plainte pour crime contre l'humanité contre la France auprès de la Cour pénale internationale. L'enquête de Disclose a provoqué des réactions indignées d'autres élus polynésiens. "C'est la preuve éclatante d'un mensonge d'État", a déclaré le député Moetai Brotherson, proche d'Oscar Temaru. "Je ne pouvais pas imaginer qu'un président de la République pouvait nous mentir et nous tromper", a commenté Gaston Flosse, président de la Polynésie française à l'époque des essais nucléaires et ami de Jacques Chirac. "Pas d'élément fondamentalement nouveau" Les sénateurs Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch, autonomistes proches du président de la Polynésie française Édouard Fritch, ont déposé une question écrite à la ministre des Armées. Ils appellent le gouvernement "à faire toute la lumière sur ces publications" et demandent "des mesures adaptées et efficientes pour répondre aux attentes des victimes des essais nucléaires". Édouard Fritch a de son côté dénoncé la "virulence" des réactions politiques locales. "Lorsqu'on dit que c'est passé de 2 à 4 millisieverts et qu'on n'en a déclaré que 2 : attendez, lorsqu'on voit les autres accidents nucléaires, que ce soit à Fukushima ou à Tchernobyl, on n'est pas dans l'ordre de la dizaine. Donc est-ce que ces gens qui écrivent ces livres aujourd'hui, qui veulent se payer l'État, pensent au Polynésien qui entend tout ça et qui angoisse ?", a-t-il déclaré à l'AFP. Plus haute autorité de l'État en Polynésie française, le haut-commissaire Dominique Sorain a réfuté tout mensonge de la France. L'enquête de Disclose "s'appuie sur des archives qui ont été déclassées, ce qui montre qu'on a accès à un certain nombre de données", a-t-il déclaré. "Il n'y a pas d'élément fondamentalement nouveau dans ce qui a été montré, si ce n'est des affirmations, mais ce sont des affirmations qui doivent reposer sur des bases scientifiques, et il faut qu'il y ait des réponses précises, techniques, sur ces sujets." Avec AFP

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