Pédocriminalité : le fond d'indemnisation des victimes sera financé par la vente de "biens" de l'Église de France
Les évêques de la CEF (Conférence des évêques de France) lors d'une messe à la conférence annuelle des évêques de France à la Basilique Notre-Dame, à Lourdes, le 2 novembre 2021.
Les évêques réunis à Lourdes ont annoncé lundi que le fond d'indemnisation des victimes sera financé par la vente des biens de l'Église ou par des emprunts. Ils ont également indiqué la constitution d'une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation chargée d'instruire les demandes des victimes.
Après la reconnaissance, l'heure de la réparation a sonné pour l'Église catholique de France. Les évêques se sont engagés à "abonder" le fonds d'indemnisation des victimes de pédocriminalité dans l'Église "en se dessaisissant de biens immobiliers de la Conférence des évêques de France et des diocèses", a annoncé lundi 8 novembre le président de la CEF.
En outre, s'il le faut, "un emprunt pourra être souscrit pour anticiper les besoins", a ajouté Eric de Moulins-Beaufort devant la presse à l'issue de l'assemblée plénière de la CEF.
Les évêques réunis à Lourdes ont en outre décidé lundi la constitution d'une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, qui instruira les demandes des victimes de violences sexuelles et sera dirigée par la juriste Marie Derain de Vaucresson, a annoncé Mgr de Moulins-Beaufort.
Il s'agit d'une des résolutions adoptées par l'épiscopat, dévoilées par Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), lors d'une conférence de presse à Lourdes. Mme Derain de Vaucresson, ancienne défenseure des enfants, constituera "son équipe à sa guise sur le modèle de la commission Sauvé", a-t-il précisé.
Alors que les évêques ont reconnu vendredi la "responsabilité institutionnelle" de l'Eglise dans les abus sexuels dont ont été victimes des dizaines de milliers d'enfants pendant plusieurs décennies et le "devoir de justice et de réparation" qu'entraînait ce constat, les victimes et les associations qui les représentent espéraient la mise en place d'un mécanisme concret.
Avec AFP