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Insolite et Faits divers

Paris : ce que l'on sait de la mort de la passagère d'une voiture, tuée par balle par des policiers dénonçant un refus d'obtempérer

Paris : ce que l'on sait de la mort de la passagère d'une voiture, tuée par balle par des policiers dénonçant un refus d'obtempérer Un mort et un blessé grave. C'est le lourd bilan d'un contrôle de police, samedi 4 juin, à Paris. Des policiers ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait d'obtempérer dans le 18e arrondissement, selon la police. Le conducteur a été grièvement blessé au thorax et la passagère avant est morte des suites de ses blessures à la tête, dimanche. Deux enquêtes ont été ouvertes. Voici ce que l'on sait de cette affaire. Des policiers ouvrent le feu en dénonçant un refus d'obtempérer Les faits se sont déroulés samedi 4 juin, en fin de matinée dans le 18e arrondissement, dans le nord de la capitale. Lors d'un contrôle de police pour défaut du port de la ceinture de sécurité, quatre personnes ont pris la fuite à bord de leur Peugeot 207. Le conducteur a alors foncé sur l'équipage de policiers à VTT, selon une source policière à franceinfo. Vers 10h45, deux policiers ont utilisé leur arme administrative pour arrêter la voiture, au pied de la Butte Montmartre, à un croisement au niveau de la rue Clignancourt et la rue Custine. Selon une source proche du dossier, les fonctionnaires ont tiré neuf fois sur le véhicule. L'un des policiers a été percuté par la voiture et souffre d'une plaie superficielle à la main gauche ainsi que d'un gonflement du genou droit. Une passagère est morte et le conducteur est grièvement blessé Le conducteur et la passagère assise à l'avant ont été gravement blessés par les tirs des policiers et ont été tous les deux transportés à l'hôpital. La passagère, touchée à la tête, est morte des suites de ses blessures le lendemain, dimanche, à l'hôpital, a appris franceinfo auprès du parquet. Le conducteur de la voiture, touché au thorax, est, lui, sorti de réanimation dimanche et son pronostic vital n'est plus engagé, mais il reste toujours hospitalisé. Agé de 38 ans, il n'avait plus son permis de conduire et avait interdiction d'en obtenir un nouveau après des infractions, a appris franceinfo lundi de source proche du dossier. Sans domicile fixe, il faisait par ailleurs l'objet d'une fiche de recherche active lui interdisant de détenir ou de porter une arme soumise à une autorisation pendant cinq ans. Les autres passagers du véhicule ne sont pas blessés Deux autres personnes étaient présentes à l'intérieur du véhicule, à l'arrière, lors des tirs. Elles n'ont pas été blessées. Selon les informations de franceinfo, il s'agit d'une jeune femme de 21 ans et d'un homme de 37 ans, dont au moins l'un des deux est connu des services de police. Ils ont dit avoir consommé de l'alcool et du cannabis. Selon les passagers, le conducteur a refusé de s'arrêter lors du contrôle de police parce qu'il n'avait pas de permis. Une enquête de l'IGPN ouverte, trois policiers en garde à vue Une enquête visant les policiers a été ouverte, confiée à l'IGPN (Inspection générale de la police nationale). Les trois fonctionnaires, deux hommes et une femme, sont auditionnés depuis dimanche après-midi dans les bureaux de l'IGPN pour "violence avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique". Leur gardes à vue ont été prolongées pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique". "Cette mesure est prise en raison de la gravité des conséquences des tirs réalisés et afin de vérifier les conditions d'usages de leurs armes par les intéressés", explique le parquet à l'AFP. Leur garde à vue peut durer 48 heures. Ces faits surviennent un mois et demi après la mise en examen pour "homicide volontaire" d'un policier, soupçonné d'avoir tué avec une arme automatique, dans la nuit du 24 au 25 avril, le conducteur et le passager avant d'une voiture qui aurait forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris. Une autre enquête ouverte, visant les occupants de la voiture Une deuxième enquête a également été ouverte, visant les occupants de la voiture pour "tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique". Elle a été confiée à la police judiciaire parisienne. Dans ce cadre, le conducteur du véhicule a été placé en garde à vue lundi pour "tentative d'homicide" sur des policiers, a annoncé le parquet. Celle-ci a vite été levée, "l'intéressé n'étant finalement pas en état d'être entendu à ce stade", a précisé le parquet de Paris à franceinfo. Des réactions politiques en chaîne Ces événements ont fait réagir plusieurs personnalités politiques, moins d'une semaine avant le premier tour des élections législatives. "Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?", a tweeté samedi soir Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France Insoumise. "Jean-Luc Mélenchon persiste et signe avec son dogme anti-policier et sa complaisance avec la délinquance", a répondu le conseiller départemental Les Républicains des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti. Le lendemain, dimanche, Jean-Luc Mélenchon a renchéri sur Twitter : "La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?" A la suite de ces propos, le syndicat de police Alliance a annoncé qu'il allait porte plainte contre le leader de La France insoumise. "Les policiers, les gendarmes méritent le respect (...) Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d'une campagne électorale", a réagi de son côté le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

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