"Pardon je suis extrêmement émue" : Sonia Devillers totalement déstabilisée en plein direct
Une rencontre qui a déstabilisé Sonia Devillers. Ce lundi 18 septembre, la journaliste recevait l’autrice Neige Sinno lors de l’interview de 7h50 de la matinale de France Inter. Cette dernière était conviée afin d’évoquer la parution de son livre Triste Tigre (Ed. P.O.L), dans lequel elle détaille ses années de calvaire, violée par son beau-père de ses 7 à ses 14 ans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Sonia Devillers a eu du mal à cacher son émotion tout au long de cet entretien. A fleur de peau, la journaliste a eu à plusieurs reprises la gorge nouée et la voix éraillée par son émoi.
"Il y a eu un procès, chose rare. Il a avoué, il a été assez loin dans les aveux. Il a reconnu. Quatorze heures à la cour d’assises de Gap - d’ailleurs, vous publiez les coupures de presse de l’époque", explique notamment la collègue de Léa Salamé et Nicolas Demorand. A l’issue de ce procès, cet homme a été condamné à neuf ans sur les 20 ans de réclusion qu’il encourait. Et Sonia Devillers de s’agacer : "A l’idée qu’on lui soumette le fait qu’il puisse récidiver, il est effaré : jamais il ne ferait ça à un autre enfant, ce serait une ignominie." Une phrase qui n’a pas laissé Neige Sinno indifférente. "C’est un aspect assez mystérieux, d’autant plus que je crois que ce qui m’a permis de parler, c’est parce que j’avais l’impression qu’il fallait absolument que je protège les autres, d’autres potentielles victimes. Et lui, il a maintenu qu’il n’y en aura jamais d’autres", confie-t-elle.
Sonia Devillers : "Pardon, je suis extrêmement émue"
Néanmoins, cette peine n’a pas empêché cet agresseur de poursuivre le cours de son existence. "En sortant de prison, il s’est remarié et il a eu quatre autres enfants", rapporte Sonia Devillers. Et de poursuivre : "Il y a quelque chose sur lequel vous insistez : vous avez grandi dans un milieu de néoruraux, dans les Alpes, dans un contexte de grande précarité mais une pauvreté choisie et ce que vous avez subi n’a rien à voir avec la permissivité des thèses…" La gorge serrée et des trémolos dans la voix, la journaliste s’est interrompue. "Pardon, je suis extrêmement émue par ce que vous me racontez et par votre présence dans ce studio", se justifie-t-elle.
Toutefois, Sonia Devillers est parvenue à reprendre rapidement ses esprits pour déplorer : "ça n’a rien à voir avec des thèses sur la liberté sexuelle et vous le dites : à une autre époque, dans un autre contexte idéologique, il aurait trouvé d’autres discours pour se justifier." Et pour cause, l’inceste touche tous les milieux. Plus que jamais, il est temps de faire de la prévention, que ce soit avecle documentaire d’Emmanuelle Béart - qui sera diffusé le 24 septembre en deuxième partie de soirée sur M6 - ou avec la fiction de TF1, Les yeux grands fermés avec Muriel Robin et Guillaume Labbé qui sera à l’antenne le 2 octobre prochain. Il est temps, surtout, que la parole des victimes soit entendue.