Nicolas Sarkozy impassible et mutique : ce grand moment de solitude du président du tribunal
Convoqué comme témoin au procès des sondages de l'Elysée, ce mardi 2 novembre, Nicolas Sarkozy a refusé de répondre aux questions du président du tribunal correctionnel de Paris.
Les réponses du président du tribunal se sont toutes soldées par la même réponse : un silence assourdissant. Ce mardi 2 novembre, Nicolas Sarkozy était interrogé comme témoin au procès des sondages de l'Elysée. Mais à la barre de la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, l'ex-chef de l'Etat est resté mutique. La raison ? Il a fait jouer son immunité présidentielle, qui empêche toute poursuite dans cette affaire. "J'ai beaucoup réfléchi avant de venir, c'était une décision difficile, j'avais le choix entre l'escalade et venir sans répondre à vos questions. (...) Je ne suis pas quelqu'un qui a peur, j'assume mes responsabilités", a-t-il expliqué. Pendant de longues minutes, comme le rapportent Le Monde ou BFMTV, le président du tribunal a essayé d'interroger Nicolas Sarkozy. En vain.
Au fil des questions, Nicolas Sarkozy a usé de phrases pour expliquer son silence. "Monsieur le président, il me semble que je n'ai pas été assez clair", "Je ne le ferai pas", "Vous me demandez de m'expliquer sur l'organisation du cabinet du président de la République", "Je vous ai indiqué que je n'avais pas le droit de m'extraire des obligations constitutionnelles", "Ça s'appelle la séparation des pouvoirs", "Si je commence à répondre au quart ou au dixième des questions, ça veut dire que je suis venu ici pour m'expliquer sur les faits", a-t-il répondu au président du tribunal au fil de ses questions. L'ancien président de la République n'a pas apprécié d'avoir été obligé, par le président de la 32e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, de venir témoigner à la barre. Pendant de longues minutes donc, les deux hommes se sont lancés dans un dialogue de sourd.
Nicolas Sarkozy : "Si je répondais à vos questions, la séparation des pouvoirs n'existerait plus"
Jusqu'ici, jamais la justice n'avait contraint un ex-chef de l'Etat à témoigner sur des faits en lien avec des actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions. "C'est un principe essentiel des démocraties qui s'appelle la séparation des pouvoirs et comme président de la République je n'ai pas à rendre compte de l'organisation de mon cabinet ou de la façon dont j'ai exercé mon mandat, a ajouté Nicolas Sarkozy. Si je répondais à vos questions, la séparation des pouvoirs n'existerait plus." Dans ce procès, cinq des anciens collaborateurs ou conseillers de Nicolas Sarkozy sont interrogés depuis deux semaines sur des prestations de conseil et de fourniture de sondages qui ont coûté plusieurs millions d'euros entre 2007 et 2012. Aucune n'a fait l'objet d'un appel d'offres, ce qui constitue, pour l'accusation, du favoritisme.
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