Naufrage à Calais : un jeune migrant témoigne et engage la responsabilité des autorités françaises et britanniques
Mohammed Ibrahimzadeh, 21 ans, se présente comme l'un des deux seuls survivants du naufrage de l'embarcation qui a couté la vie à 27 migrants dans la Manche. Il affirme que les victimes ont appelé les polices françaises et britanniques peu avant la noyade, sans qu'aucune intervention ne soit déclenchée.
Mohammed Ibrahimzadeh, 21 ans, se présente comme l'un des deux rescapes du naufrage survenu la semaine dernière dans la Manche. La traversée vers l'Angleterre a fait 27 morts. "L'eau a commencé à rentrer dans le bateau par l'arrière, au niveau du moteur", raconte-t-il. Les migrants se retrouvent alors piégés en pleine mer. Mohammed raconte qu'ils appellent ensuite, avec des portables, des secours des deux côtés de la Manche. "Nous avons appelé la police française pour leur demander de l'aide, la pompe était défectueuse. Nous leur avons envoyé notre localisation, et ils ont dit qu'on était dans les eaux britanniques. (…) Nous avons donc appelé la police anglaise, et ils ont dit : 'Appelez la police française'".
Une enquête en cours
La préfecture maritime affirme avoir été alertée par un pêcheur, et avoir ensuite déclenché les secours, comme en atteste un enregistrement. Les autorités confirment que l'opération de secours ont eu lieu dans les eaux françaises, en milieu d'après-midi. La Marine nationale, qui a envoyé un navire sur place, a rappelé que les frontières disparaissent en cas de sauvetage. "La coordination entre les centres de secours français et britanniques est totale", a assuré Éric Lavault, le porte-parole de la Marine nationale. L'enquête ouverte suite au naufrage devrait permettre de déterminer les responsabilise, et de savoir si des appels de détresse ont bien été passés depuis le canot.