Nancy : assassinée pour des retards de loyer ? La mort sordide de Fadila Houfani
Mourir pour des loyers impayés, c'est le sort qu'a connu Fadila Houfani, locataire résidant à Nancy il y a 9 ans. Son propriétaire a été condamné à 20 ans de réclusion pour son meurtre en 2018.
C'est une de ces sombres histoires d'argent qui font perdre les pédales et le sens des réalités à ceux qui finissent par passer à l'acte. Dans la nuit du 14 au 15 août 2013, Christophe Voignier, un chauffeur de taxi nancéen, était entré chez sa locataire, Fadila Houfani âgée de 47 ans, laquelle avait des retards de loyers. Non pas par la porte en sonnant pour réclamer son dû, mais par un moyen bien plus surprenant.
Christophe Voignier a défénestré Fadila Houfani du 4e étage pour faire croire à un suicide
Déterminé, le propriétaire avait escaladé l'échafaudage dressé contre la façade de l'immeuble, situé rue de la Colline, à Nancy. En cette nuit d'août, la porte-fenêtre du studio occupé par Fadila Houfani était ouverte, ce qui a permis à Christophe Voignier de s'introduire dans le logement, avant d'étrangler la victime et de la frapper avec un gaufrier.Enfin, afin de maquiller son crime en suicide, il avait basculée la mère de famille dans le vide depuis le 4e étage. C'est ce mode opératoire qui avait valu à l'accusé une condamnation à 25 ans de réculsion pour assassinat en première instance, aux Assises de Nancy, en 2017. L'année suivante, la préméditation n'avait pas été retenue par le jury de la cour d'assises de Moselle, statuant en appel et l'homme a été condamné à la peine de 20 ans de réclusion pour meurtre.
"Peut-on mourir pour des loyers impayés ?", avait questionné l'avocat général Jean-Yves Goueffon, représentant la société, qui a rapporté, selon le quotidien l'Est Républicain que "Fadila Houfani avait expliqué en 2012 à la police que Voignier l'a menacée de mort si elle ne payait pas. Un témoin affirme que l'accusé lui a dit qu'il voulait écraser sa locataire avec son taxi et faire passer cela pour un accident", ce qui l'avait motivé à retenir la préméditation et à requérir que les faits soient qualifiés d'assassinat,ce qui n'a finalement pas été retenu."Votre seule morale,c'est l'argent,avait poursuivi l'avocat général. Vous avez transgressé le tabou le plus absolu, celui de la vie. Et je n'ai jamais perçu le plus petit signe d'empathie" Du côté de la défense, les avocats ont tenté d'humaniser leur client "Faire à tout prix de l'accusé un être noir n'est pas la justice. Il convient de faire la part des choses." Cela n'aura pas suffi.