Moselle : jugé pour le meurtre de sa femme, il commet l’irréparable au lendemain du début de son procès
Ce lundi 5 février 2024, Gérard Lang, 78 ans, devait comparaître pour le meurtre de sa femme, de 65 ans, qu’il avait tuée en mai 2019. Au moment des faits, il avait étranglé son épouse dans le sous-sol de leur maison, à la suite de la demande de divorce de cette dernière. Mais voilà qu’au second jour de son procès, Gérard Lang ne s’est pas présenté. Son voisin, présent à l’audience, précise alors que la voiture de l’homme n’est pas devant sa maison. Rapidement, la cour d’assises a lancé une procédure de sommation par huissier et des pompiers ont été appelés. En même temps, un corps a été repêché sur les bords de la Moselle.
Vers 6h45, le même jour, un homme a été retrouvé mort. Et l’identité de la victime a été confirmée : il s’agit bel et bien de Gérard Lang. « La cour a été avisée par le parquet de Thionville du décès de Gérard Lang », a annoncé Delphine Chojnacki, la présidente de la cour d’assises de la Moselle. L’homme avait été placé en détention provisoire durant six mois après le meurtre de sa femme. Il avait tout de suite reconnu les faits. Libéré sous contrôle judiciaire, en raison de son âge, il ne souhaitait plus retourner en prison.
Et son avocat confie ainsi n’avoir jamais connu le suicide de l’un de ses clients en plein procès. « Certes il faut juger les gens mais quand c’était encore possible et en matière de justice il ne faut jamais oublier qu’elle doit être rendue de façon humaine. Et entre justice et humanité, il faut toujours essayer de penser avant tout à l’humanité. Or, il est humain de ne plus juger les gens quand ils sont trop âgés », indique Me Hellenbrand.
Les parties civiles sous le choc
Pour Gérard Lang, la prison était un « enfer, lieu de démolition physique et psychique », avait-il dit. Pour les parties civiles et les proches de la victime, cette mort est bien difficile à entendre. « Cette histoire est un drame pour toute la famille et ça continue à l’être avec le suicide de M. Lang », a réagi Me Ulysse Gobert, avocat du fils de l’accusé. « Mes clients accusent le choc : j’allais commencer ma plaidoirie en disant ‘Comment vit-on lorsque son père a tué sa mère…’ mais là, c’est ‘Comment vit-on lorsque son père a tué sa mère et se suicide pendant son procès ?’”. L’homme se serait donné la mort en sautant du même pont par lequelsa mère s’était donné la mort en 1985.