Mondial-2022 : le Cameroun sort la tête haute avec une victoire de prestige contre le Brésil
COMPTE-RENDU
Expulsé pour avoir célébré son but, c'est la vie qu'Aboubakar a choisi de mener.
Le Cameroun a arraché la victoire dans les prolongations contre le Brésil, grâce à un but de son capitaine Vincent Aboubakar, expulsé pour avoir célébré torse nu. Une victoire toutefois insuffisante pour se qualifier en 8es de finale, en raison du succès de la Suisse face à la Serbie (3-2) dans l'autre match.
À défaut de qualification, le Cameroun pourra savourer le fait d'avoir brisé deux séries : il n'avait jamais remporté son troisième match de Coupe du monde en sept participations, et le Brésil n'avait pas encore encaissé de but dans ce Mondial. La victoire des Lions indomptables, vendredi à Lusail (1-0) a changé tout cela.
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Face à un Brésil totalement remanié par Tite pour reposer ses cadres – neuf joueurs n'avaient pas encore été titularisés avant ce match –, les Lions indomptables comptent jouer crânement leur chance, même si leur destin n'est pas totalement entre leurs mains. Guidés par un Vincent Aboubakar titularisé pour la première fois, les hommes de Rigobert Song pressent haut les Brésiliens pour les mettre en difficulté.
Cependant, toute équipe B qu'il s'agisse, le Brésil reste un sacré morceau. Il tient bon, emmené par Dani Alves devenu vendredi soir, le Brésilien le plus âgé jamais aligné en Coupe du monde. L'expérimenté défenseur, âgé de 39 ans, 6 mois et 27 jours, dépasse ainsi le record de Thiago Silva (38 ans) établi lors des deux premiers matches du Brésil au Qatar. Il est cependant encore loin du record absolu en la matière pour un joueur de champ établi par… un Camerounais ! Roger Milla avait 42 ans lors de son ultime apparition dans la compétition reine en 1994.
Petit à petit, les Brésiliens, habillés de bleus et blancs, se défont du pressing camerounais et imposent leur propre tempo. À la mi-temps, la possession est à 70 % brésilienne mais les occasions auront été inexistantes.
Epassy en grande forme
Deux exceptions, une dans chaque camp juste avant la pause : d'abord Martinelli, qui repique dans l'axe, mais Epassy est là pour claquer le ballon au-dessus de la transversale (45e+1). Puis Choupo-Moting, qui décale à gauche Ngamaleu, dont le centre trouve Mbeumo, oublié de tous. Mais sa tête piquée est repoussée par Ederson (45e+3).
Au retour des vestiaires, Aboubakar manque de cueillir à froid la Seleçao. Bien trouvé par Mbeumo dans la surface, le capitaine camerounais croise trop sa frappe, qui frôle le poteau d'Ederson (51e). Martinelli réplique d'une frappe du gauche à l'extérieur de la surface, mais Epassy est vigilant (57e). Tout comme sur le tir de Militao (58e). Plus tard, Bruno Guimares manque le cadre (73e). Rien n'y fait...
Alors que le stade est au bord de l'endormissement, c'est Vincent Aboubakar qui va réveiller tout le monde. Ngom sur le côté droit centre dans la surface, et trouve le meilleur buteur de la CAN-2022, qui trompe Ederson de la tête (90e+2). Bêtement, le Camerounais est expulsé pour un deuxième carton jaune, après avoir retiré son maillot pour célébrer son but. Dans les ultimes minutes, le Brésil pousse mais ne revient pas.
Mais la victoire à l'arrachée des Lions indomptables ne change rien au dénouement final. La victoire de la Suisse dans l'autre match les condamnait de toute façon à rentrer à la tanière quoiqu'il arrive. Quand au Brésil, il s'est juste privé du plaisir d'être la seule nation à enchaîner trois victoires. À moins que cela ne soit qu'une énième preuve que "le niveau se resserre et qu'il n'y a plus de petites équipes", comme le répètent à l'envie la langue des bois des joueurs et entraîneurs.