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Mineur tué par un tir policier : "inexcusable" pour Emmanuel Macron. Appel de la mère à une marche blanche

Emmanuel Macron a estimé mercredi que le décès d'un adolescent tué à bout portant par un policier était un acte "inexplicable" et "inexcusable". La gauche s'indigne de ce drame. La mère du défunt a appelé, elle, à une marche blanche jeudi à 14 heures, devant la préfecture des Hauts-de-Seine en exprimant sa "révolte" pour son fils. Des fleurs attachées à un poteau, le 28 juin 2023, où un adolescent, Nahel, 17 ans, a été tué par un tir policier à Nanterre lors d'un contrôle policier de circulation. Au lendemain de la mort d'un mineur tué par un tir policier, les réactions d'indignation de personnalités se multiplient, mercredi 28 juin, ainsi que les réactions politiques à ce drame. Dans une vidéo postée sur TikTok, la mère de l'adolescent a appelé à une marche blanche jeudi à 14 heures devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa "révolte pour [son] fils". Emmanuel Macron a estimé que le décès de l'adolescent tué à bout portant par un policier, mardi à Nanterre, était un acte "inexplicable" et "inexcusable". "Rien, rien ne justifie la mort d'un jeune", a affirmé le chef de l'État en déplacement à Marseille, évoquant "l'émotion de la Nation toute entière". Il a aussi tenu à apporter son soutien aux forces de l'ordre qui "s'engagent pour nous protéger", rappelant que leurs fonctions s'exerçaient "dans un cadre déontologique".  Pour la Première ministre, Élisabeth Borne, il y a "une exigence absolue de vérité" dans cette affaire ; pour laquelle la Défenseure des droits s'est saisie d'office. Le gouvernement a lancé mercredi des appels à l'apaisement après une nuit de violences urbaines, notamment à Nanterre où le drame a eu lieu. Nous lançons "un appel évidemment au calme dans cette situation très particulière avec une émotion très vive", a insisté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à l'issue du Conseil des ministres. Selon l'un des participants de la réunion, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait une "communication non prévue" sur cette affaire à la fin du Conseil, ce qui est "rare", "montre la sensibilité de la situation" et "l'attention qu'on y accorde".  "Américanisation de la police" Les réactions restaient toujours très vives à gauche. "Ce que je vois dans cette vidéo, c'est un gamin de 17 ans qui est exécuté en France, en 2023, sur la voie publique, par un policier", a déploré la patronne des écologistes Marine Tondelier. "On a le sentiment qu'on va vers une américanisation de la police", a-t-elle mis en garde. Un refus d'obtempérer "c'est trois ans de prison et 75 000 euros d'amende, pas une balle dans la tête". "Assez ! Ces meurtres engagent l'autorité de l'État ! Cette police doit être entièrement refondée, ses meurtriers punis", a tweeté le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Le groupe insoumis à l'Assemblée nationale a rappelé avoir demandé en décembre une "commission d'enquête parlementaire sur l'augmentation des décès suite à des refus d'obtempérer".  François Ruffin a demandé la "dissolution" du Syndicat France Police, qui a qualifié Nahel de "jeune criminel de 17 ans", des propos qui suscitent une vive polémique. "Ce syndicat crie 'bravo', insulte sa famille en deuil. Quelle honte", a tweeté le député (LFI) de la Somme. À propos de la loi de 2017 offrant un nouveau cadre au délit de "refus d'obtempérer", la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s'est dite  "très soucieuse de l'évaluation des lois". "Une fois qu'elles ont été votées, que deviennent-elles ? Comment s'appliquent-elles?  Est-ce qu'elles ont fixé le bon cadre?", s'est-elle demandé sur LCI. Les représentants du Rassemblement national ont invoqué "un drame", une "tragédie", tout en insistant sur "la présomption d'innocence". "Il faut être très précautionneux, surtout ne pas chercher des responsabilités qui n'existeraient peut-être pas ici ou là", a déclaré le vice-président (RN) de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu, le président du parti Jordan Bardella mettant en avant "une pression de plus en plus forte" sur les forces de police. "C'est à la justice de faire son travail, et cela ne change en rien le soutien que l'on doit porter à ceux qui nous protègent", a souligné le président des LR, Éric Ciotti.  Arrêter "la spirale destructrice" de la violence Le ministre de l'Intérieur a annoncé une réunion de sécurité à Beauvau mercredi en début d'après-midi, où doit être validée la mobilisation de 2 000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne. La nuit dernière, 1 200 policiers et gendarmes ont été mobilisés. À Nanterre, où les heurts ont été les plus violents, "plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d'importantes et inacceptables dégradations parfois irrémédiables", a déploré la mairie, appelant à arrêter "cette spirale destructrice". "Notre ville se réveille choquée, abîmée, balafrée et inquiète par ce déferlement de violences", a déclaré le maire de la ville Patrick Jarry (DVG), très ému, ajoutant "nous voulons la justice et nous l'aurons". Les affrontements, qui ont commencé dès mardi en fin d'après-midi, se sont terminés vers 3 h 30 du matin, et se sont étendus à plusieurs autres communes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. À Mantes-la-Jolie (Yvelines), la mairie de quartier du Val-Fourré a été incendiée. Quelques troubles et actes de vandalisme ont également été constatés en province, à Mulhouse, Dijon ou Bordeaux, selon une source policière. Au total, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 forces de l'ordre blessées légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur. Avec AFP

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