Michel Fourniret : cette seule fois où le commissaire Jacques Fagnart l'a vu pleurer
Lundi 10 mai, Michel Fourniret est mort à l'âge de 79 ans, emportant avec lui les nombreux secrets non élucidés à propos de ses crimes. Réputé pour être froid et tenace face aux enquêteurs, l'ogre des Ardennes n'a été vu qu'une seule fois en train de pleurer.
"Il vous parle de l'assassinat d'une gamine comme il vous parle d'un placard". Lundi 10 mai, Michel Fourniret est mort à l'âge de 79 ans après plusieurs jours en hospitalisation durant lesquels il a été jugé "non-réanimable", emportant avec lui ses nombreux secrets encore non élucidés. Celui que l'on surnommait L'Ogre des Ardennes, doublement condamné à la perpétuité pour les meurtres de huit femmes et adolescentes, et mis en examen pour ceux d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish, Lydie Logé et Marie-Angèle Domèce, ne sera donc pas jugé pour les crimes dont il a été reconnu coupable, au grand dam des familles des victimes.
"Fourniret était un mur, il ne répondait pas aux questions ou alors après plusieurs minutes de silence durant lesquelles il gardait les yeux fermés, chaque mot était calibré, il était calme, impassible et froid, je l'ai seulement vu pleurer une fois quand il a évoqué la mort accidentelle de son fils de 17 ans", avait ainsi confié en 2004 Jacques Fagnart, commissaire à la police fédérale de Dinant, en Belgique, qui avait recueilli les aveux de Monique Olivier et Michel Fourniret après leur arrestation. Ce fils, n'est autre que Nicolas, mort dans un accident du travail en 1995, que le tueur en série avait eu avec Nicole, qu'il avait épousée en 1969.
La police belge a interrogé le couple pendant un an
Après plusieurs années de traque, c'est finalement la police belge qui a arrêté en juin 2003 le couple Fourniret-Olivier, tandis que l'Ogre des Ardennes avait déjà bénéficié d'un non-lieu en France pour deux meurtres, à savoir ceux de Marie-Angèle Domèce, assassinée le 8 juillet 1988 à Auxerre, puis Joanna Parrish, retrouvée morte le 17 mai 1990 dans la même commune. Traumatisés par l'affaire Marc Dutroux, les policiers belges ont mis tous les moyens pour interroger le couple pendant un an, un point qui diffère de la législation française, où "au bout de 48h ou 96h de garde à vue, les enquêteurs sont obligés de passer la main à un juge d'instruction". "Donc eux, ils se sont mis sur l'affaire et ils se sont dit 'Pendant un an, on va les interroger'. Fourniret était au trou, mais elle, elle était dehors. Ils se sont dit 'C'est Monique Olivier le maillon faible', et ils l'ont interrogé jusqu'à ce qu'elle parle", précise la journaliste Michèle Fines.
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