Mère de deux enfants, elle a été tuée par son mari qui a empoisonné ses céréales

Pendant sept ans, Jason a pensé avoir commis le crime parfait. Ce mari meurtrier a saupoudré à l'héroïne les céréales de son épouse pour la tuer. Mais la justice l'a rattrapé. Comme chaque soir, dans leur maison de Davison, dans le Michigan, Jason prépare le bol de céréales que son épouse Christina aime déguster avant d'aller se coucher. C'est une habitude qu'elle a prise lors de sa dernière grossesse. Ça la cale, elle dort mieux. Mais ce 28 septembre 2014, bizarrement, c'est complètement groggy qu'elle titube jusqu'à son lit pour se glisser au côté de son mari, déjà endormi. Le lendemain matin, Christina dort encore. Attentionné, Jason prépare leurs deux enfants et, sur le chemin du travail, les dépose l'un chez la nounou, l'autre à l'école. En réalité, Christina ne se réveillera jamais. Quelques heures plus tard, le médecin légiste, dépêché sur les lieux par la police, constate le décès de la maman de 36 ans. Les prélèvements révèlent la présence d'héroïne dans son organisme et l'expert conclut qu'elle est morte d'une overdose accidentelle. Au grand dam de la famille de la jeune maman, qui ne comprend pas, la police referme le dossier aussi vite qu'elle l'avait ouvert. "Christina prenait de l'héroïne ? Première nouvelle ! Elle n'a jamais consommé la moindre drogue !", tempête Patricia Hutchinson, sa sœur aînée. Les sœurs de Christina ne croient pas une seconde à la thèse de l'overdose et mènent leur propre enquête Jason, lui, ne dit rien. Ce qui ne surprend pas la famille de la défunte, qui le soupçonne d'être pour quelque chose dans cette mort subite. Dès le lendemain du drame, ils filent voir la police pour exprimer leurs doutes. N'aurait-il pas évoqué dans le passé son intention de se débarrasser d'elle ? Ne la trompe-t-il pas de manière éhontée ? Rien n'y fait. La police refuse de suivre la piste criminelle. Persuadées que leur sœur, mère de deux enfants dont un bébé de 4 mois, n'est pas une toxicomane, et que Jason a le profil du suspect idéal, les deux sœurs de Christina décident alors de mener leur propre enquête. Pour cela, elles récupèrent toutes les affaires de leur sœur. "Une personne de 36 ans en bonne santé qui ne se réveille pas, ce n'est pas ordinaire. Cela aurait dû être suspect dès le départ ! Nous avons donc dû nous battre pour elle", explique Patricia. Pendant des années, leur investigation piétine. Mais les deux sœurs vont finir par avoir une idée géniale. Dans les éléments conservés, elles ont encore des poches de lait maternel congelé que Christina avait tiré pour son bébé. En août 2019, elles les font analyser. Bingo. Les résultats prouvent qu'aucune drogue ne se trouvait dans son organisme avant le drame. Leur sœur n'était pas addict. Mû par l'appât du gain, il haïssait son épouse et voulait vivre d'autres aventures Face à ce nouvel élément, la police accepte de requalifier la mort "accidentelle" de Christina en "homicide". Et s'intéresse, enfin, de près au mari de la défunte. Les enquêteurs vont alors découvrir un ahurissant projet meurtrier au long cours. Jason Harris était en réalité obsédé par le meurtre de sa femme. En 2013, il sollicite un collègue, Zachariah Shustock, pour faire disparaître son épouse en échange de 10 000 dollars. Refus de l'intéressé. Jason dissout alors des pilules de Xanax, données par un autre collègue, dans le verre d'eau de Christina afin qu'elle "s'endorme". Mais ce jour-là, elle refuse de boire cette eau qui a un goût étrange. Jason cherche des somnifères sans goût ni odeur. C'est là qu'il a l'idée de mettre de l'héroïne, en dose létale, dans les céréales que sa femme mange tous les soirs. Et qu'il passe à l'acte le soir le 28 septembre 2014. Son mobile ? Mû par l'appât du gain, l'homme avait souscrit un contrat d'assurance vie sur la tête de Christina d'un montant de 120 000 dollars. Il haïssait son épouse et voulait vivre sans entraves d'autres aventures. Les enquêteurs ont retrouvé près de 6 000 SMS échangés avec une femme de Rhode Island chez qui il s'est rendu 48 heures après la mort de Christina. Mais aussi des communications et des photos envoyées à plusieurs autres femmes, dont certaines invitées à venir batifoler avec lui, dans la maison familiale, une dizaine de jours après le meurtre. "Tout le monde voit le monstre que vous êtes" Le 17 novembre 2021, sept ans après les faits, Jason Harris, 47 ans, a été déclaré coupable d'homicide volontaire avec préméditation. "Vous êtes coupable. Le jury n'a pas cru vos mensonges et tout le monde voit le meurtrier égoïste, le menteur, le monstre que vous êtes", énoncera le juge David J. Newblatt lors de l'audience. Le 10 décembre, il était condamné à la prison à vie. Loading widget Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités