Loire : ce que l'on sait de l'agression du policier gravement blessé après avoir reçu un projectile lors d'une intervention
Le fonctionnaire de police de 50 ans intervenait avec une brigade à la suite d'une plainte pour tapage nocturne à Rive-de-Gier.
Un policier a été gravement blessé à la tête au cours d'une intervention à Rive-de-Gier (Loire) dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 mai, a expliqué André Merle le procureur adjoint de la République de Saint-Etienne lors d'une conférence de presse vendredi. Le pronostic vital du fonctionnaire de police, touché à la tête par un projectile, est "toujours engagé". Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de la situation.
Une intervention pour tapage nocturne
Les faits se sont produits un peu après minuit dans cette commune située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Etienne. "Une brigade police-secours est intervenue à la suite de plaintes pour tapage", a détaillé Cédric Esson, le directeur départemental de la sécurité publique de la Loire, présent également à la conférence de presse. "Ils sont venus faire respecter le silence, car à minuit la population est en droit de dormir." Les policiers ont alors tenté "d'engager le dialogue" mais la "quinzaine d'individus" présents dans la rue, des "jeunes hommes", se sont immédiatement montrés agressifs.
"Nos collègues sont intervenus sur une situation qui ne nécessitait pas, au début (...) des renforts importants", a précisé Cédric Esson. Mais les forces de l'ordre ont été prises à partie et ont reçu des projectiles. Elles ont alors répliqué en lançant des gaz lacrymogènes.
Le policier blessé à la tête par un projectile non identifié
Après s'être repliés, les policiers ont alors constaté qu'un d'eux était allongé par terre, blessé à la tempe. Le projectile qui a blessé l'homme de 50 ans, père de deux enfants, est pour l'instant non identifié, mais "des analyses sont en cours". "Nous avons d'abord cru qu'il s'agissait d'une bouteille en verre, mais nous sommes plus circonspects", a noté André Merle.
Le pronostic vital de la victime est "toujours engagé"
Le fonctionnaire de police a été transporté à l'hôpital Nord de Saint-Etienne où il a été opéré. "L'opération s'est bien déroulée, néanmoins son pronostic vital est toujours engagé", a affirmé André Merle, avant de préciser qu'il se trouvait "en réanimation". "Il n'est toujours pas réveillé, le coma est prolongé, a-t-il ajouté. Visiblement les atteintes qu'il a eues sont extrêmement graves".
Une enquête ouverte par le parquet
Une enquête pour "blessure volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte, a annoncé André Merle. Les auteurs, qui n'ont pas été identifiés, ont pris la fuite. Le procureur a invité ceux et celles qui auraient des informations sur l'intervention à les partager avec les services de police.
Des réactions politiques
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi aux faits, en marge d'une visite dans les Hauts-de-France. "Je lui apporte tout mon soutien, ainsi qu’à ses collègues, a-t-il écrit sur Twitter. Nos services sont pleinement mobilisés pour retrouver l’auteur des faits."
"Plus une semaine ne passe sans qu'un policier soit assassiné ou grièvement blessé, a commenté, elle aussi sur Twitter, Marine Le Pen, en référence notamment à la fonctionnaire de police morte à Rambouillet et au brigadier décédé à Avignon. "Si nous n'arrêtons pas ces criminels, ils ne s'arrêteront pas", a ajouté la présidente du Rassemblement national.
Le maire PCF de Rive-de-Gier, Vincent Bony, a pour sa part "condamné fermement cette agression inacceptable", rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
De leur côté, les syndicats de policiers ont apporté leur soutien à leur collègue et ont appelé à plus de fermeté. Dans un communiqué, Alliance Police "demande la mise en place rapide de peines minimales et incompressibles pour les auteurs de tels actes". De son côté, Unité SGP-Police a tweeté : "L'insupportable est notre quotidien. (...) Qui touche à un policier doit être incarcéré !"