Loi d'orientation du ministère de l'Intérieur : Gérald Darmanin attend les "réactions" des syndicats de police
Annoncée par Emmanuel Macron lundi, cette loi propose, entre autres, une réorganisation du travail des policiers. Le ministre de l'Intérieur a demandé par courrier aux syndicats "leurs premières réactions" avant une rencontre "début février pour conclure ces travaux".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demande leurs "premières réactions" aux syndicats de police en détaillant la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) dans un courrier qu'il leur a adressé mardi et que franceinfo a pu se procurer mercredi 12 janvier. La Lopmi a été annoncée par le président Emmanuel Macron lundi lors d'une visite à Nice et elle doit être présentée en Conseil des ministres en mars prochain.
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Le conseiller social du ministre et la Direction générale de la police nationale (DPGN) conduiront ensuite des "discussions" avec les syndicats, puis le ministre les rencontrera "début février pour conclure ces travaux par la signature d'un protocole prévoyant le cadencement de ces mesures au cours des cinq années à venir".
"Cette Lopmi portera un nouveau renforcement des moyens inédit dans l'histoire du ministère de l'Intérieur, puisque l'engagement pris est d'un milliard d'euros supplémentaire chaque année pendant cinq ans. Cela représentera un effort pour la nation de 15 milliards d'euros sur le prochain quinquennat", revendique le ministre.
Réorganisation et rémunération
Dans ce courrier, Gérald Darmanin dit vouloir "intensifier la substitution des personnels actifs par des personnels administratifs ou encore la suppression tant attendue par vos collègues des tâches périphériques", conclure les discussions sur la réforme statutaire fusionnant les grades de gardien de la paix et de brigadier et revaloriser les emplois de techniciens et d'ingénieurs pour la police scientifique.
Il propose plusieurs mesures économiques, telles que la création d'une indemnité spécifique pour les personnels des unités de police secours de 100 euros par mois, le triplement de l'identité de travail de nuit créée fin 2020, la garantie du montant net de l'indemnité journalière d'absence temporaire, voire son évolution, notamment pour répondre aux "inquiétudes soulevées dans les rangs des CRS", l'augmentation à 1 500 euros par an du montant de la prime pour les officiers de police judiciaire, une revalorisation de l'indemnité de responsabilité et de performance de 5 % la première année pour les officiers et les commissaires, et l'instauration d'une indemnité de sujétion spéciale "dont le montant de base et l'évolution restent à discuter ensemble" pour les "greffiers de police".