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Logiciel Pegasus : scandale pour la police israélienne qui a espionné des personnalités publiques

Le monde est à nous Isabelle Labeyrie Du lundi au vendredi à 6h53 et 8h24 Une onde de choc frappe Israël après de nouvelles révélations dans l'affaire Pegasus. La police a utilisé le logiciel espion à l'intérieur de ses frontières pour pirater personnalités politiques et journalistes à grande échelle et en toute illégalité. Depuis l'été dernier, grâce à un consortium de médias internationaux dont faisait partie la Cellule investigation de Radio France, on sait que le logiciel Pegasus a servi à espionner les téléphones de chefs d'Etat, de militants ou de dirigeants d'entreprises dans le monde entier. Lundi 7 février, le quotidien économique Calcalist a remis une pièce dans la machine et révélé ce que tout le monde soupçonnait : Pegasus a aussi été largement utilisé sur le sol israélien. Après de premières révélations en janvier, la police avait reconnu la semaine dernière avoir utilisé des technologies d'espionnage informatique sans mandat mais en évitant de nommer le logiciel. L'un des fils Netanyahu espionné Journalistes, maires, hommes d'afffaires, militants des droits de l'homme, directeurs de cabinet au ministère des transports, des finances, de la justice... Jusqu'à l'un des fils de l'ancien premier ministre Benyamin Netanyahu : personne n'y a échappé.  Les données personnelles de ces téléphones ont été saisies et analysées, la plupart du temps, avant même l'ouverture d'une enquête, donc sans autorisation judiciaire. Pegasus devient l'arme préférée de la police israélienne pour savoir tout sur n'importe qui, n'importe quand, en toute illégalité. Dans quel but ? Par exemple pour mieux encadrer des manifestations qui risqueraient de dégénérer. C'est comme ça en tout ca que se défend l'unité Cyber de la police : selon elle, il lui fallait connaître le plan du parcours, le nombre de participants et les intentions des organisateurs. Cette logique l'a conduit à espionner des groupes de défense des personnes handicapées, qui défilaient pour réclamer une augmentation des allocations, ou encore des Israéliens d'origine éthiopienne qui protestaient contre les discriminations. Contre certains responsables du gouvernement, Pegasus devait révéler s'il y avait eu fuite d'informations à des journalistes. Dans l'un des procès en corruption de Benyamin Netanyahu, plusieurs témoins ont, eux, été espionnés pour vérifier que leur témoignage était crédible et qu'ils ne cachaient pas d'informations. Un cyber-outil "contre le terrorisme, pas contre les citoyens" Quelles conséquences après ce nouveau scandale ? L'actuel premier ministre, Naftali Bennett, promet "une réponse" ferme : "Ces cyber-outils ont été conçus pour combattre le terrorisme et la grande criminalité, pas pour être utilisés contre des citoyens." Dans un premier temps, une commission d'enquête gouvernementale va être ouverte.  Même le président Isaac Herzog a eu ces mots : "Nous ne devons pas perdre notre démocratie. Nous ne devons pas perdre notre police. Et nous ne devons certainement pas perdre la confiance du public en eux." Mais au fond, c'est l'utilisation de Pegasus qui est critiquée, pas son existence. Le groupe israélien de cybersécurité NSO, qui a créé le logiciel, n'a ni démenti ni affirmé l'avoir vendu à la police.

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