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Les violences urbaines en France vont coûter 650 millions d'euros aux assureurs

Les dégradations liées aux violences urbaines ayant suivi la mort d'un adolescent tué le 27 juin par un policier vont coûter 650 millions d'euros aux assureurs, a estimé mardi leur fédération professionnelle. C'est plus du double des 280 millions d'euros qui avaient été anticipés la semaine dernière. Des pompiers interviennent sur un bus incendié à Nanterre, le 1er juillet 2023. La facture s'annonce bien plus élevée que prévu. Les dégradations liées aux violences urbaines – consécutives à la mort de Nahel, un adolescent tué le 27 juin par un policier à Nanterre – vont coûter 650 millions d'euros aux assureurs au lieu des 280 millions anticipés la semaine dernière, a estimé mardi 11 juillet leur fédération professionnelle. Les neuf dixièmes "du coût de ces violences urbaines concernent les 3 900 biens des professionnels et des collectivités locales sinistrés", a précisé la présidente de France assureurs, Florence Lustman, citée dans un communiqué. Le reste concerne essentiellement des dégâts subis par des particuliers pour leurs véhicules personnels. La fédération décompte 11 300 déclarations de sinistres liées aux récentes violences urbaines. Dans le détail, les sinistres sur les biens professionnels représentent 55 % des 650 millions d'euros évoqués, et ceux sur les biens des collectivités locales 35 %, précise France assureurs. Indemniser rapidement les professionnels Dès le 1er juillet, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes, envers qui les banques étaient également appelées à faire preuve de compréhension. La fédération professionnelle avait invité trois jours plus tard ses membres à "réduire" les franchises pour les "petits commerçants indépendants les plus durement touchés" par les violences urbaines. Elle a été entendue par certains mutualistes comme Covea (marques MMA, MAAF et GMF), Macif mais aussi les bancassureurs BPCE, Crédit Agricole ou Crédit Mutuel Alliance Fédérale (qui réunit 14 des 18 fédérations du groupe mutualiste ainsi que CIC), qui ont annoncé des mesures pour les victimes. Axa, Generali ou encore Société Générale avaient aussi emboîté le pas. "La nature des sinistres liés aux violences de ces derniers jours est donc très différente de ce que notre pays avait connu en 2005", complète Florence Lustman. À l'époque, les dégradations et incendies aux véhicules avaient représenté plus de 80 % des sinistres pour un coût total de 204 millions d'euros. Reste à savoir si les assureurs réagiront de la même manière qu'à l'époque. L'année suivante, un bras de fer les avait opposés au gouvernement sur la question de savoir si la responsabilité de l'État était engagée dans les violences urbaines. En 2006, la mutuelle d'assurance des collectivités locales (SMACL), en première ligne cette année, avait par exemple engagé des "procédures contentieuses" contre l'État faute d'un accord amiable sur l'indemnisation des violences urbaines de novembre 2005. Avec AFP

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