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Les trottinettes en libre-service ont quitté Paris

Les opérateurs de trottinettes électriques en libre-service à Paris ont terminé jeudi de les retirer des rues après cinq ans d'une présence controversée, à la suite d'un vote populaire et d'une décision de la mairie socialiste. Et les vélos en libre-service sont prêts à prendre le relais. Un employé charge une trottinette électrique dans une camionnette, le 23 août 2023 à Paris Paris est devenue, vendredi 1er septembre, la première capitale européenne à complètement interdire les trottinettes électriques en libre-service. De nombreux Parisiens et visiteurs sont devenus excédés de les voir zigzaguer entre les piétons, même bridés à 10 km/h dans certaines zones, ou se garer au milieu des trottoirs. De multiples accidents leur ont été attribués. "Nous faisons un choix de simplification, d'apaisement et de désencombrement de l'espace public", a expliqué David Belliard, adjoint à la Maire de Paris, évoquant un "sentiment d'insécurité" parmi les habitants, notamment les plus âgés. Les trois opérateurs, Lime, Tier et Dott, ont perdu leur autorisation d'occupation de l'espace public après une "votation" inédite début avril. Le "non" l'avait emporté à près de 90 %, mais seulement 7,46 % des personnes inscrites sur les listes électorales s'étaient déplacées. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, avait elle-même fait campagne pour le vote "contre" pour réduire "les nuisances". "Il est possible de vivre dans une grande ville sans trottinette électrique en libre-service", a assuré David Belliard jeudi. Depuis août, les 15 000 engins ont donc été progressivement retirés des rues - il n'en restait qu'une poignée jeudi dans les rues dans la journée, principalement au centre de Paris - pour être envoyés, après d'éventuelles réparations, dans d'autres villes. Plusieurs des emplacements dédiés aux engins sont vides ou accueillaient des vélos des trois opérateurs. Un tiers des 5 000 trottinettes de l'entreprise Tier restera en Île-de-France, dans 80 communes autour de Marne-la-Vallée ou Saint-Germain-en-Laye. Le reste part essentiellement en Allemagne. Dott enverra les siennes en Belgique ou à Tel Aviv. Les trottinettes vertes de Lime partiront à Lille, Londres, Copenhague ou encore plusieurs villes allemandes. "Nous avons tourné la page trottinettes" pour toute l'Île-de-France, explique à l'AFP Xavier Miraillès, directeur des affaires publiques de Lime. "Ca me rend triste parce que je trouve ça tellement agréable de pouvoir se balader comme ça, de naviguer de droite à gauche sans ce stress d'être en voiture, d'être bloqué", affirmait il y a quelques jours Valérie Rinckel, une usagère du service. À l'inverse, "je pense que c'est plus sécuritaire qu'on s'arrête là et que finalement on repasse sur du vélo ou que les gens prennent le bus ou les transports en commun", estimait Anass Eloula, un autre client. Alternatives Les opérateurs misent sur un report de leurs clients vers les vélos en libre-service, déjà proposés par chacun, ce qui devrait leur permettre d'éviter, au moins dans l'immédiat, des licenciements. "C'est une grosse page qui se tourne pour Tier mais on préfère, plutôt que de céder à la nostalgie, regarder devant", indique Clément Pette, responsable des opérations de l'entreprise en France, renvoyant vers les 5 000 vélos encore disponibles. "Le développement du vélo est en pleine croissance" avec "des perspectives (...) très intéressantes", estime Xavier Miraillès, de Lime, qui propose 10 000 vélos. "Nous sommes ouverts à renforcer cette offre, notamment dans le cadre de l'arrivée des Jeux olympiques", a indiqué David Belliard. Mais tout le monde n'est pas prêt à passer au vélo. Pour les touristes, "ce n'est pas la même chose, c'est plus grand et lourd... c'est pas si agile", déplore Amanda Rollins, influenceuse américaine aux 740 000 abonnés sur TikTok et grande amatrice des trottinettes. Certains utilisateurs réguliers pourraient opter pour l'achat ou une offre alternative de location à la journée, demi-journée ou semaine, comme celle annoncée mercredi par le distributeur de motos, scooters et trottinettes électriques Volt. "C'est pas du tout du libre-service", assure Grégory Coillot, fondateur de l'entreprise, à l'AFP. "L'arrêt du 'free-floating' va accélérer fortement la demande de location", estime-t-il, désirant s'implanter avec 1 000 à 2 000 trottinettes au total surtout "sur tous les points cruciaux où il y avait cette demande très importante" en libre-service.

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