Le recordman du monde du marathon, le Kényan Kelvin Kiptum, est mort dans un accident
L'athlète kényan Kelvin Kiptum est décédé dimanche soir dans un accident de la route dans le centre du Kenya. Qualifié de "sportif extraordinaire" par le président kényan, il détenait le record du monde du marathon depuis 2023 (2 h 00 min et 35 sec).
Kelvin Kiptum célèbre son record lors du marathon de Chicago, aux États-Unis, le 8 octobre 2023.
Âgé de 24 ans, le détenteur du record du monde du marathon Kelvin Kiptum, grand favori pour le titre olympique aux Jeux de Paris cet été, est mort dimanche 11 février au soir dans un accident de la route dans le centre du Kenya.
"L'accident s'est produit vers 23 h (20 h GMT). La voiture avait trois occupants. Deux sont morts sur le coup tandis qu'un a été transporté à l'hôpital", a déclaré à la presse le commandant de la police du comté d'Elgeyo Marakwet, Peter Mulinge, confirmant que "les deux (morts) sont Kiptum et son entraîneur" Gervais Hakizimana.
"C'est Kiptum qui conduisait en direction d'Eldoret", a-t-il ajouté, précisant qu'il avait perdu le contrôle du véhicule. "Une passagère a été blessée et a été transportée d'urgence à l'hôpital."
"Kelvin Kiptum et son entraîneur Gervais Hakizimana sont morts dans un terrible accident de voiture, alors qu'ils rentraient au camp d'entraînement", a détaillé son agent, l'ancien athlète belge Marc Corstjens, annonçant sur Instagram la "triste nouvelle".
Un sportif "extraordinaire"
Kiptum avait fait une irruption tonitruante dans le monde du marathon, battant le record du monde de la discipline à Chicago en octobre dernier (2 h 00 min et 35 sec), pulvérisant de 34 secondes le temps de son compatriote Eliud Kipchoge, pour le troisième marathon de sa carrière seulement. Il avait également remporté les deux précédents, à Valence en 2022 et Londres en 2023.
Le Kényan avait annoncé qu'il allait tenter de devenir le premier homme à courir un marathon officiel sous la barre symbolique des deux heures à Rotterdam le 14 avril.
Kelvin Kiptum était "un sportif extraordinaire qui a laissé une trace extraordinaire" dans le sport, a déclaré lundi le président kényan William Ruto. Il était "sans doute l'un des meilleurs sportifs au monde qui a brisé les barrières pour établir un record du marathon", a également estimé le chef de l'État kényan dans un message posté sur le réseau social X, en affirmant : "Kiptum était notre avenir."
"Nous sommes bouleversés et profondément attristés d'apprendre la mort de Kelvin Kiptum et de son entraîneur, Gervais Hakizimana", a réagi le président de la fédération internationale d'athlétisme, Sebastian Coe, saluant dans un communiqué "un athlète extraordinaire qui laisse un héritage extraordinaire". "Il nous manquera", a-t-il conclu.
"C'est une énorme perte", a déclaré le double champion olympique (2012, 2016) kényan du 800 m David Rudisha, se disant "choqué et profondément attristé" dans un message sur le réseau social X.
La fédération kényane d'athlétisme a également fait part de sa "profonde tristesse", et la société organisatrice des six marathons majeurs (Boston, New York, Chicago, Berlin, Londres, Tokyo) s'est dit "dévastée par la nouvelle", dans des messages sur X.
Une mort qui fait écho à d'autres tragédies
Kiptum a perdu la vie non loin de ses routes d'entraînement et de son village d'origine de Chepkorio, à une quarantaine de kilomètres d'Eldoret, dans la vallée du Rift, haut lieu de la course de fond kényane.
Il était entraîné par le Rwandais Gervais Hakizimana, qui avait rencontré Kiptum en 2013 pendant ses séjours d'entraînement au Kenya avant de devenir son entraîneur à plein temps en 2020.
Ce décès rappelle la mort brutale d'un autre grand marathonien kényan, Samuel Wanjiru, au même âge en 2011, près de trois ans après son titre olympique en 2008 aux Jeux olympiques de Pékin. La police avait conclu à un meurtre, affirmant que l'athlète avait chuté d'un balcon avant d'être frappé à la tête avec un "objet contondant".
L'athlétisme kényan a été endeuillé en octobre 2021 par lemeurtre d'une de ses espoirs de la course de fond Agnes Tirop, retrouvée poignardée à l'âge de 25 ans dans sa maison d'Iten, non loin d'Eldoret. Son mari est poursuivi pour meurtre.
Avec AFP