news-details
Digital World

La plateforme de streaming musical Deezer fait une entrée chaotique à la Bourse de Paris

Après une première tentative avortée en 2015, la plateforme française Deezer fait ses débuts mardi à la Bourse de Paris. Deux heures après le début de sa cotation, Deezer s'écroulait déjà de 35%. Sept ans après sa première tentative, la plateforme française Deezer a fait son entrée à la Bourse de Paris mardi matin, convaincue que les conditions sont plus favorables pour les acteurs du streaming musical, un marché en plein boom. Mais son action chute déjà de 35% à 5,52 euros, contre 8,50 euros pour son cours d'ouverture, deux heures auparavant. Le concurrent français du groupe suédois Spotify est également entré à la Bourse de Paris ce mardi, quelques minutes après que Jeronimo Folgueira, directeur général de Deezer, a sonné la cloche ouvrant le marché, au côté du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "Vous devez croître, conquérir de nouveaux marchés, comme le marché américain", a déclaré le ministre. Je n'accepte pas de voir toutes les entreprises américaines venir en Europe, sans voir les entreprises européennes aller aux États-Unis pour expliquer à nos amis américains que les entreprises européennes sont les meilleures", a-t-il ajouté. "Le bon moment pour devenir une société cotée" Quelques jours plus tôt, Jeronimo Folgueira a souligné auprès de l'AFP que pour cette "deuxième tentative" boursière, "la situation est différente de ce qu'elle était en 2015". "Le streaming musical est vraiment établi, il représente presque deux tiers des revenus de la musique enregistrée, ce qui n'était pas le cas avant", a-t-il expliqué. "L'état dans lequel se trouve l'entreprise est aujourd'hui bien meilleur qu'il y a sept ans. L'entreprise a changé, le marché a changé : c'est le bon moment pour franchir cette étape et devenir une société cotée", a-il complété, tout en reconnaissant que le contexte est "difficile en ce moment" pour les valeurs technologiques sur les marchés financiers. Pour réussir cette fois-ci, les principaux actionnaires de Deezer, dont le milliardaire anglo-américain Len Blavatnik qui détient 43% des parts, ont choisi un système d'introduction moins risqué, via un Spac, un véhicule d'investissement. Le Spac I2PO, fondé par la famille du milliardaire français François Pinault, l'homme d'affaires français Matthieu Pigasse et l'ancienne dirigeante de WarnerMedia Iris Knobloch, a levé des fonds en Bourse pour faciliter la cotation de Deezer et a déjà récolté 143 millions d'euros. Développement de nouveaux marchés Lancé en 2007, le service français d'écoute musicale par abonnement revendique près de 30% du marché en France, mais ses 9,6 millions d'abonnés ne pèsent que 2% du marché mondial du streaming musical, loin derrière le leader Spotify (31% de parts de marché), Apple, Amazon et Tencent, selon le cabinet MIDiA. La stratégie de Deezer, qui veut plus que doubler ses revenus d'ici à 2025, est de miser sur la musique, son univers et sa technologie, contrairement à Spotify qui multiplie les lancements de podcasts ou Amazon qui se concentre sur les livres audios. Pour profiter de la croissance rapide du marché mondial du streaming (+26,4% d'utilisateurs en un an au second semestre 2021), Deezer compte surtout s'allier avec des acteurs déjà implantés dans plusieurs marchés clés pour s'appuyer sur des bases de clients déjà existantes : les opérateurs Orange en France et Tim au Brésil, ou encore le groupe RTL en Allemagne. "Notre intention est de trouver des partenaires avec lesquels nous pouvons entrer sur de nouveaux marchés, car nous avons un produit extrêmement compétitif et, avec la bonne distribution, nous savons que nous pouvons conquérir des parts de marché et rivaliser avec les grands acteurs", détaille Jeronimo Folgueira.

You can share this post!