L'Ukraine au cœur du prochain Forum économique mondial de Davos
Le centre des congrès pendant la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) à Davos, le 21 janvier 2016.
Le Forum économique mondial doit se tenir à Davos en Suisse du 22 au 26 mai avec un ordre mondial bouleversé par la pandémie de Covid-19, mais aussi la guerre en Ukraine, depuis sa tenue en janvier 2020. La Russie a été bannie de cette édition 2022.
Les élites politiques et économiques mondiales font leur retour à Davos, du 22 au 26 mai, après deux années de pause pour cause de pandémie. Un rendez-vous international qui sera largement dominé cette année par la guerre en Ukraine.
La dernière réunion en présentiel du Forum économique mondial (WEF) dans la station de ski suisse remonte à janvier 2020. On commençait à s'y inquiéter d'une mystérieuse maladie apparue en Chine, mais en se passionnant davantage pour les passes d'armes entre le président américain, Donald Trump, et la militante pour le climat, Greta Thunberg.
Depuis, le Covid-19 s'est répandu à travers toute la planète, secouant l'économie mondiale. Trump a échoué à se faire réélire face à Joe Biden. La chaîne logistique mondiale s'enraye, l'inflation s'emballe. Et la Russie a envahi l'Ukraine.
Une résurgence de la pandémie a empêché l'édition 2022, intitulée "L'histoire à un tournant décisif", de se tenir comme d'habitude sous la neige en janvier. Mais elle est pour le fondateur du WEF, Klaus Schwab, celle "qui arrive au moment le plus opportun et la plus importante" depuis la création du forum, il y a plus de 50 ans.
Une délégation ukrainienne mais pas de Russes
"L'agression de la Russie (...) sera vue dans les livres d'histoire comme l'effondrement de l'ordre né après la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide", a-t-il estimé, lors d'un briefing cette semaine, assurant que Davos ferait tout son possible pour soutenir l'Ukraine et sa reconstruction.
Le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, sera, lundi, le premier chef d'État à faire un discours, en visioconférence. Nombre de responsables politiques ukrainiens feront le voyage en personne. On ne verra pas, en revanche, les habituels contingents de participants russes.
Exclure les Russes était "la bonne décision", selon le président du WEF, Borge Brende. "Nous espérons néanmoins que la Russie prendra un autre chemin (...) dans les années à venir, pour respecter la charte de l'ONU et ses obligations internationales."
Absence de Joe Biden et de Xi-Jinping
Si l'ombre de la guerre en Ukraine va planer sur toute la réunion, le programme annonce aussi des débats sur des sujets allant du changement climatique à la flambée des prix de l'énergie et des craintes de crise alimentaire mondiale, en passant par les inégalités entre les sexes, le football ou le métavers.
Mais Davos est surtout réputé pour les discussions qui s'y organisent en marge du programme officiel. Avec de grands moments, comme les premières rencontres ministérielles entre les deux Corées en 1989, ou des discussions entre Frederik De Klerk, le président de l'Afrique du Sud de l'apartheid, et le dissident d'alors Nelson Mandela.
"La diplomatie discrète que (...) permet le forum est l'une des choses qui est vraiment au cœur du forum, et que Klaus Schwab considère comme son plus grand accomplissement", indique à l'AFP Adrienne Sorbom, professeure de sociologie à l'université de Stokholm et co-autrice d'un livre sur le forum.
Quelque 2 500 participants sont encore annoncés cette année, dont nombre de chefs d'entreprise et plus de 50 chefs d'État et de gouvernement. L'affiche compte notamment le nouveau chancelier allemand, Olaf Scholz, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ou l'émissaire américain pour le climat, John Kerry, mais pas de grande star comme un président chinois ou américain.
Avec AFP