L'ex-patron d'Elite accusé de viols : le terrible récit de Carré Otis à la police française
Carré Otis a été entendue par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs ce mardi 7 septembre, comme l'a rapporté Libération. Elle a témoigné contre Gérald Marie, l'ancien patron de l'agence de mannequin Elite.
La libération de la parole des femmes se poursuit. En 2017, l'affaire Weinstein a initié le mouvement #MeToo qui a permis à de nombreuses victimes de violences sexuelles, sexistes ou verbales, de sortir de leur mutisme. En 2020, c'est Gérald Marie, l'ancien patron de lacélèbre agence de mannequinElite qui a été mis en accusation pour des "faits de violence et agressions sexuelles" notamment sur mineurs. Une enquête préliminaire a été ouverte en septembre 2020 après une plainte d'une ex-journaliste de la BBC, Lisa Brinkworth. Ce mardi 7 septembre, c'est Carré Otis, top-model phare des années 1990 qui a été entendu par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs à Paris. Très émue, elle a livré un témoignage bouleversant. "J'étais jeune, seule et dans un pays étranger, sans famille ni réseau pour me soutenir. Je dépendais de M. Marie pour ma nourriture, mon logement et mon travail", s'est-elle souvenue. Alors âgée de seulement 17 ans au moment des faits, elle confie : "Je savais que j'avais à supporter ces abus pour pouvoir continuer à travailler. J'ai été profondément traumatisée", a-t-elle conclu.
"Rejoignez-nous", lance Carré Otis. Pour l'ex-mannequin, témoigner était très important. "Être ici en France et témoigner auprès de la police française est si significatif pour moi", a-t-elle d'abord indiqué avant d'ajouter : "Il est temps que cet homme rende des comptes pour ses crimes". Ces accusations reposent sur des faits susceptibles d'être prescrits aux yeux de la justice française. Carré Otis a, de son côté, lancé une procédure civile contre Gérald Marie aux Etats-Unis en août dernier. Une loi de l'Etat de New-York permet à des victimes présumées d'abus sexuels pendant leur enfance de lancer une telle procédure, quel que soit leur âge. Toutefois, les mannequins espèrent que leur prise de parole fera prendre conscience à d'autres victimes de l'importance de témoigner. "On espère attirer des victimes plus récentes, ne serait-ce qu'une seule pour pouvoir déclencher des poursuites", a affirmé Anne Claire Le Jeune, l'avocate d'une des jeunes femmes. "Plusieurs témoins, et notamment d'anciens dirigeants d'Élite, ont été entendus et ont corroboré les faits décrits par les victimes", a-t-elle conclu.
Gérald Marie : s'est-il exprimé concernant ces accusations ?
A l'heure actuelle, ce sont une quinzaine de femmes qui ont publiquement pris la parole ou se sont signalées dans le plus grand secret aux enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs. Parmi elles, il y a Ebba Karlsson, Shawna Lee, Lesa Amoore, Jill Dodd et Emily Mott qui étaient présentes aux côtés de Carré Otis. Il y a également EJ Moran et Laurie Marsden qui ont suivi la conférence en ligne depuis l'étranger. De son côté, Gérald Marie n'a pas directement réagi à ces accusations. C'est Céline Bekerman, son avocate, qui s'est exprimée auprès de l'AFP. "Mon client dément avec consternation ces allégations mensongères et diffamatoires", a-t-elle affirmé.
Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités