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JO-2024 : la brigade anti-corruption a mené de multiples perquisitions

Une perquisition de la brigade financière a été menée au siège du comité d'organisation des JO-2024, à Saint-Denis, près de Paris, a indiqué l'AFP mardi. D'autres sites en relation avec les Jeux olympiques sont concernés. Le siège du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 en Seine Saint-Denis, le 30 août 2022. À 400 jours des épreuves, les Jeux de Paris-2024 doivent en affronter une première, de taille : le comité d'organisation (Cojo) et d'autres sites ont été perquisitionnés mardi dans des enquêtes du Parquet financier (PNF), qui risquent de ternir l'image de JO qui se veulent "exemplaires". Selon le parquet, ces enquêtes préliminaires portent pour l'une sur des faits présumés de prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et recel de favoritisme ; de prise illégale d'intérêts, favoritisme et recel de favoritisme pour la seconde. Le tout dans le cadre de marchés liés à la préparation des JO. Contacté, le ministère des Sports et des JO n'a pas souhaité réagir à ce stade.  Deux enquêtes pour corruption La première, ouverte en 2017 et confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), concerne une série de marchés attribués "par plusieurs pouvoirs adjudicateurs successifs liés aux JO, notamment le Cojo et le GIP 2024", le comité de candidature qui précédait le Cojo, a précisé le PNF. La grande façade moderne et marron du Cojo, à Saint-Denis, n'est pas la seule à avoir vu défiler mardi matin les enquêteurs : la perquisition concerne aussi la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), dans le centre-ouest de Paris et d'autres sites, d'après le PNF. Selon le PNF, ces perquisitions sont en effet aussi réalisées dans le cadre d'une seconde procédure, ouverte en 2022 et confiée à la BRDE, la brigade financière de la police judiciaire parisienne, pour des soupçons de prise illégale d'intérêts, favoritisme et recel de favoritisme. Elle porte, d'après le PNF, sur plusieurs marchés passés par le Cojo et la Solideo, à la suite d'un contrôle de l'Agence française anticorruption (AFA). D'après une source proche du dossier, cela concerne des "contrats de conseil" sur "différents sujets". D'après une autre source proche du dossier, l'une de ces deux procédures s'intéresse à de potentiels conflits d'intérêts liés à Édouard Donnelly, directeur exécutif des opérations du Cojo qui, auparavant, avait été prestataire des JO via sa société RNK. Sollicité par l'AFP, le Cojo et la Solideo ont séparément confirmé les perquisitions et indiqué qu'ils "collaborent pleinement avec les enquêteurs". Le Cojo est constitué sous forme d'une association loi 1901. La Cour des comptes suit de près son activité et doit publier un rapport très prochainement. En avril 2021, deux rapports de l'AFA portant sur l'organisation des JO – dont l'AFP a pris connaissance – pointaient des "risques d'atteintes à la probité" et de "conflits d'intérêts", égratignant l'image des JO "exemplaires" voulus par le patron du comité d'organisation, Tony Estanguet. Les inspecteurs de l'AFA avaient estimé que la procédure générale relative aux achats était "imprécise et incomplète", et soulignaient qu'il existait "parfois des situations de potentiels conflits d'intérêts non maîtrisés". Dans leurs rapports, les inspecteurs de l'AFA rappelaient les poursuites pénales ayant frappé les présidents des comités olympiques brésiliens et japonais liées aux deux derniers Jeux d'été (Rio et Tokyo), et observaient également que "les risques d'atteinte à la probité sont fréquents dans le cadre des grands événements sportifs". Depuis la fin des JO de Tokyo, plusieurs arrestations et condamnations sont intervenus. Encore en mai dernier, deux anciens responsables d'une entreprise sponsor des Jeux olympiques de Tokyo-2020 ont été condamnés à des peines de prison avec sursis par la justice nippone dans le cadre d'un scandale de corruption. Paris-2024 dans la tourmente Ces perquisitions s'ajoutent à la crise que traverse depuis plusieurs mois le mouvement olympique français, qui a culminé avec la démission le 25 mai de la présidente du comité olympique et sportif français (CNOSF), Brigitte Henriques. Des plaintes croisées avec son prédécesseur Denis Masseglia ont été évoquées. Chose rare : le Comité international olympique, généralement peu bavard, avait même adressé un rappel à l'ordre à sa branche française, lui demandant de "se focaliser" sur les JO de Paris et de "cesser les conflits internes".  Mardi, Franceinfo a par ailleurs annoncé que dix ouvriers qui ont travaillé sans papiers sur les chantiers des JO-2024 ont assigné plusieurs géants du bâtiment – Vinci, Eiffage, Spie Batignolles et GCC – aux prud'hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour obtenir la "reconnaissance" de leur travail et le versement des arriérés de salaires. Il y a un an, le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête préliminaire pour "travail dissimulé" et "emploi d'étranger sans titre en bande organisée" après que des contrôles ont permis d'identifier plusieurs travailleurs irréguliers sur un chantier olympique. Avec AFP

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