JO-2022 : la patineuse russe Kamila Valieva échoue au pied du podium, Anna Shcherbakova sacrée
La patineuse russe Kamila Valieva, après sa prestation lors du programme libre de l'épreuve individuelle des JO-2022, le 17 février 2022 à Pékin.
La patineuse russe Kamila Valieva, au cœur d'une affaire de dopage, a échoué au pied du podium, jeudi, lors du programme libre. C'est sa compatriote Anna Shcherbakova qui a été sacrée championne olympique. Kamila Valieva a, elle, patiné sa pire prestation de l'hiver olympique, avec deux chutes.
Favorite mais au cœur d'une embarrassante affaire de dopage depuis une semaine, la patineuse russe Kamila Valieva n'a été que l'ombre d'elle-même lors du programme libre, au point d'échouer au pied du podium, jeudi 17 février, aux Jeux de Pékin. Sa compatriote Anna Shcherbakova, 17 ans, est sacrée championne olympique.
Déjà championne du monde en titre, Shcherbakova s'est imposée avec un total de 255,95 points devant une autre Russe, Alexandra Trusova (251,73 pts), et la Japonaise Kaori Sakamoto (233,13 pts).
La tourmente dans laquelle elle est prise depuis une dizaine de jours aura fini par l'emporter pour de bon : Kamila Valieva, 15 ans seulement et jusque-là invaincue pour son premier hiver en seniors, n'avait fait que vaciller lors du programme court mardi soir. Cette fois, elle a implosé au cours de son programme long au son du "Boléro" de Ravel.
Deux chutes, la première sur une combinaison de sauts, la seconde sur un quadruple saut, plus un triple axel à la rotation incomplète et avec une réception main sur la glace. La sensation, surtout, d'un déséquilibre permanent : l'ado russe a patiné sa pire prestation de cet hiver olympique, obtenu seulement 141,93 points au bout, et une note totale de 224,09 points, synonyme de quatrième place.
La tête entre les mains à l'issue de sa prestation, Kamila Valieva, qui était la dernière à patiner, est ensuite restée longuement assise dans le "kiss and cry", secouée par les sanglots et à peine réconfortée par son entraîneuse, la sévère et insondable Eteri Tutberidze.
Finalement, un podium
Pour Valieva, tout avait bien commencé sur la glace chinoise, quand elle avait grandement contribué à la victoire de l'équipe russe dans la compétition par équipes en début de quinzaine olympique.
Mais un contrôle antidopage positif à une substance interdite (trimétazidine) datant du 25 décembre et notifié le 8 février, le lendemain de ce succès inaugural, a tout fait basculer.
Depuis, Valieva, pur produit de l'usine à championnes moscovite de Tutberidze, est dans la tourmente. Elle n'a été autorisée à concourir qu'à la dernière minute, après que le Tribunal arbitral du sport (TAS) a confirmé lundi après-midi la levée de sa suspension provisoire appliquée dans un premier temps par l'agence russe antidopage (Rusada).
Mais la plus haute juridiction sportive ne s'est pas prononcée sur le fond du dossier. Si elle a permis à Valieva de patiner l'épreuve individuelle mardi et jeudi, c'est parce qu'"empêcher l'athlète de concourir aux JO lui causerait un préjudice irréparable", ont observé les trois arbitres.
En attendant qu'il soit établi si Kamila Valieva s'est dopée ou non, ce qui pourrait prendre plusieurs mois, le Comité international olympique (CIO) avait ainsi décidé de ne pas remettre les médailles olympiques de l'épreuve si jamais celle-ci finissait parmi les trois premières. Il avait aussi prévu de mettre un astérisque à côté des résultats, "considérés comme non définitifs tant que la procédure se poursuit", avait expliqué le porte-parole du CIO, Mark Adams, mercredi.
Rien de tout ça n'est arrivé. Un podium a bien été installé sur la glace olympique. Les médailles de l'épreuve seront bien remises vendredi. Et aucun des noms des trois premières ne sera suivi d'un astérisque.
Avec AFP